Ramène ta fraise ! .PV.

Chaque fois un peu plus, ses lèvres s’attardaient dans son cou pour ensuite trouver le chemin de sa bouche, mêlant toujours plus de tendresse à ses nombreux baisers. Soit il entrait dans leur jeu devenu coutume et il se contentait de l’effleurer soit il s’emparait de ses lèvres pour échanger un baiser aussi passionné que convaincant. Depuis ces fameuses quarante huit heures, il lui semblait être entré dans un autre monde. Tout semblait plus simple et tellement évident. Un monde où la femme qui se trouvait face à lui occupait sans cesse son esprit. Le travail remédiait à cet effet en le faisant se concentrer totalement sur les patients, purement et simplement. Aussitôt après ses pensées revenaient en masse. Autant dire que lorsque la possibilité lui était donné, Dorian ne loupait pas une seconde pour se rapprocher d’elle. D’une façon ou d’une autre, s’entend. Il y avait ces échanges de regards, de mots, de baisers .. A elle seule, Emma représentait le symbole de la féminité à l’état de perfection, enfin telle qu’il la concevait. Dans ces deux jours, il avait eu l’occasion de connaître certains de ses défauts et déjà, il apprenait à les apprécier. Debout, sur le seuil de la cuisine, il ne se lassait pas d’observer les traits de son visage et autres marques qui prouvaient combien cette tâche l’énervait. Sans plus attendre, il se rapprocha d’elle pour la prendre dans ses bras et lui glisser quelques mots au creux de l’oreille, toujours en veillant à être le plus .. ‘lui même’ possible. S’emparant ensuite de son cou avec gourmandise, il respira à plein poumons son doux parfum, un sourire se dessinant tout naturellement au coin de ses lèvres. De par ses remarques, Dorian s’était ‘engagé’ à l’embêter dès le matin. Au lieu d’entrer dans ce jeu sans fin, Emma en choisit un autre. Autant dire que sur ce dernier, elle avait l’avantage et de loin. Fermant les paupières pour chasser les premières images de la veille, Dorian se mordit rien que très légèrement la lèvre inférieure, plus amusé qu’autre chose au final. En tous les cas, amusé ou non, il lui faudrait être vigilant sur ce terrain là car l’envie en cachait toujours une autre. Haussant un sourcil amusé, il vint se placer au plus proche de ses lèvres sans pour autant les effleurer et soutint son regard quelques infimes secondes avant de lui répondre sur un ton totalement différent du sien. Signe que pour lui, ce jeu rimait avec dangereux.

“ Et je ne demande qu’à le faire plus souvent ! ”

Affichant un mince sourire au coin des lèvres, il laissa courir son index le long de son cou jusqu’à venir se poser sur ses douces lèvres. Une façon masquée de lui montrer que ce jeu n’était vraiment pas sous sa maîtrise. Enfin, depuis la veille, elle devait s’en douter mais si ils continuaient sur cette voie, le scénario risquait d’être le même. D’ailleurs, qui sait si il ne serait pas explicite à l’avenir, quant à ses intentions et tentations ?! A peine eut il le temps de boire une première gorgée de café qu’Emma s’éclipsa aussi vite que l’éclair. Une tâche, une seule et les femmes tombent dans un autre monde pensa t’il avant de sourire pour lui-même. Quant à lui, il compléta son petit déjeuner en sortant des céréales qu’il grignota à même la boite avant de poser celle-ci au centre de la table. Appuyé contre le plan de travail à siroter son café, Dorian se dirigea ensuite vers l’entrée et plus précisément dans le couloir où le journal l’attendait sagement chaque matin. Dépliant celui-ci tout en retournant à la cuisine, il parcourut les gros titres, vite distrait par l’arrivée d’Emma. Du moins par son visage et son bras, à vrai dire il ne pouvait voir plus. Une explication fut vite donnée à son interrogation silencieuse. Hochant affirmativement la tête dans un premier temps, il compléta cette semi réponse avec des mots, ce qui était bien plus simple.

“ Oui, bien sur .. - Marquant une légère hésitation, il ‘retourna’ dans son journal. Ce qu’il voulait ajouter n’aurait fait que donner plus ‘d’arguments’ à Emma par rapport au jeu dont elle seule arrivait à brillamment maîtriser. Levant une nouvelle fois les yeux dans sa direction, il fronça légèrement les sourcils et mit fin à son hésitation. - .. hum, non rien ! ”

S’intéressant de nouveau aux nouvelles du jour et évitant ainsi d’être tenté de se rapprocher d’elle, Dorian continuait dans le même temps de boire son café. Une tasse et il se réveillait enfin !

Se laissant totalement mener dans cette discussion où il n’avait aucun semblant d’emprise, Dorian affichait tout de même un sourire. Celui de voir son interne à lui, essayer de le mener dans ses derniers retranchements et ce jusqu’au bout. Le fait que dés le matin, elle remettait ce sujet là sur le tapis montrait à quel point elle était déterminée dans sa tâche et contrairement à lui, elle ne laissait paraître rien d’autre que le petit air particulier qu’elle affichait lorsqu’elle prenait l’ascendant sur leur petit jeu. Autant dire que lui-même ne disposait que de très peu d’éléments pour tenter de sortir la tête de l’eau, l’un comme l’autre le savait et Emma en profitait pleinement ! Celle-ci eut la bonne idée de le laisser livré à lui-même pendant quelques minutes. Silencieusement, Dorian n’en demandait pas plus. Trouvant une source de répit dans le journal du jour, il se concentra totalement dessus jusqu’à ce qu’il quitte ses mains en moins de temps qu’il n’en faut pour s’en rendre compte. Ce n’était pas pour l’embêter loin de là car Emma se trouvait déjà dans ses bras. Il pouvait essayer de l’embrasser de toute les façons possibles puis de faire n’importe quoi, que cela ne servirait à rien, cette conversation à risque reviendrait encore et encore jusqu’à ce qu’il dise ‘stop’. Un vrai supplice rien qu’en y pensant ! Involontairement, il s’était mis dans un drôle de situation. La curiosité de son interlocutrice était de toute évidence sans borne mais lui était tellement entêté, qu’il ne répondrait pas à sa question .. du moins, pas comme elle l’attendait et espérait. Cette dernière jouait de son regard pour lui signifier qu’il ne s’en sortirait pas avec un argument aussi plat et que cela ressemblait plus à un mensonge qu’autre chose. En attendant, il s’était attardé sur son décolleté. La première fois qu’il faisait exprès de paraître indiscret, c’était soit ça soit se ‘battre’ pour lui faire comprendre que rien n’était à dire de sa précédente remarque. Auquel cas, il lui donnait trois fois plus de raisons pour continuer son petit jeu qui, pour lui, était plus un cercle infernal qu’un jeu ! Le sourire qu’elle affichait dénotait tout ce qui lui permettait de comprendre qu’il n’était pas sorti d’affaire. Se laissant ensuite faire au contact de sa main sur son menton, il afficha un infime sourire innocent et surtout amusé.

“ Te donnes pas cette peine, voyons ! - D’un ton de voix qui se voulait au dessus de ce que ce regard signifiait, Dorian reprit plus ou moins son sérieux. Toujours dans le rôle du petit innocent évidemment. pourquoi le changer ?! La suite de sa phrase reflétait plus ou moins le style de conversation qu’ils avaient eu plus tôt mais dénuée de tous sous entendus. Lui adressant un regard entendu, il s’approcha à nouveau d’elle de sorte de murmurer. - C’est vrai ça ?! ” - Une question pour laquelle il avait déjà sa réponse, d’ailleurs il n’en n’attendait pas. Dans demi seconde suivante, il l’embrassait déjà, lascivement.

Suivant ensuite son regard et plus précisément sur ses mains qui parcouraient son torse, la suite n’en fut que plus confuse pour lui. Mis à part un sourire et une jolie pensée, rien de rien ne pouvait venir perturber cette émotion ressentie suite à ce qu’elle venait de dire en toute sincérité et pourtant. L’espace d’un instant, sa conscience prit le pas sur l’expression de son visage sans qu’il puisse réellement s’en rendre compte sur l’instant. Une réaction animé par le même genre de pensées qui l’avaient assailli lorsqu’il observait son reflet dans le miroir de la salle de bain. Pour lui, rien dans ce qu’il avait fait et dit, ne permettait d’avancer de tels propos. Certes, entendre ça faisait plaisir mais de son côté, Dorian ne voyait que ce qu’il cherchait à oublier. Assez paradoxal d’ailleurs, mais bref. Ces deux jours étaient parfait, là dessus tous deux étaient d’accord mais ce n’était pas pour autant qu’il voulait la voir s’emballer. D’après lui, beaucoup de choses lui permettraient de se dire le contraire et il ne voulait surtout pas qu’elle regrette ces quelques mots, à un moment ou à un autre. Tentant tant bien que mal d’effacer sa petite moue, il esquissa un mince sourire presque imperceptible. Conscient que Emma allait bien déceler quelque chose dans ce comportement, Dorian se convaincu du contraire et embraya sur la suite. C’était officiellement dit, Emma sa plaisait à le torturer. Finalement, lui aussi pouvait totalement entré dans son jeu. La veille au soir, il avait bien réussi à la torturer lorsqu’ils se trouvaient sur le canapé donc il n’y avait aucune raison pour que cela ne se reproduise pas maintenant. Ses mains rejoignant déjà son dos pour en suivre les courbes, Dorian s’attaqua instinctivement à son cou sans pour autant laisser une quelconque marque de son ‘passage’. Relevant ensuite la tête, ses mains jouant avec les pans de sa chemise, il afficha un petit sourire pleinement satisfait.

“ Ca tombe bien parce que moi je viens à peine de commencer ! ”

Le jeu n’en devenait que plus risqué et Dorian n’avait pas toutes les cartes en main pour maîtriser quoi que ce soit. Il espérait juste que cette sorte de mise en garde l’incite à déclarer une pause ! Peut être se faisait il des illusions ?! Après tout, Emma n’était pas elle-même pour rien !!

Ainsi pris dans les filets de sa mauvaise conscience, Dorian avait du mal à refaire surface, du moins en apparence. D’ailleurs, c’était tout ce qu’il espérait. Arriver à sourire pour montrer que ça allait et que cet instant de malaise n’était autre qu’un petit passage à vide. Dans son explication, qui embrouillée plus qu’elle ne devait se valoir claire, il eut la très nette impression de se mélanger les pinceaux et en plus de cela, le sourire d’Emma allait en s’agrandissant. Alors fallait-il qu’il poursuive ou qu’il s’arrête net pour lui demander la raison de ce sourire qui lui paraissait suspect ?! Continuant son explication jusqu’au bout, aucun silence pesant ne vint s’installer entre eux, à son plus grand soulagement. Ce qu’elle lui dit ensuite le rassura totalement. Bizarrement, cette discussion lui rappela celle de la veille, lorsqu’ils étaient dans les vestiaires, à la seule différence que les rôles étaient présentement inversés. Point positif, l’un comme l’autre savait trouver les bons mots pour rassurer l’autre et c’était un point essentiel qui se rattachait plus ou moins à leur complicité. Autan ils pouvaient être faussement méchant l’un envers l’autre, autant ils pouvaient être très attentionnés . Pour ne pas avoir à allonger la conversation plus longtemps, Dorian échangea le plus de sentiments possibles au travers du baiser qui s’ensuivit. Emma avait parfaitement su trouver les mots, les bons mots pour enfin l’apaiser et poursuivre ce dialogue là, reviendrait à remuer le couteau dans la plaie pour lui. Ce baiser clôturait donc ce petit instant d’un sérieux remarquable. Ce n’était que lorsque les moments étaient trop importants, comme celui-ci, que tous deux arrivaient à être et à rester sérieux. Entourant sa taille de ses bras, il prolongea ce baiser du mieux qu’il put et ce le plus longtemps possible. A chacun de ses baisers, il avait l’impression de basculer dans un autre monde, un monde pour lequel il vouait un attachement certain et où il voulait rester à tout prix. Par ce baiser donc, il le faisait savoir et c’était le moins qu’on puisse dire !
Une fois dans le salon, Dorian retrouva tout naturellement son comportement normal, limite excentrique à quelques occasions. Soit. Ce dernier n’avait pas perdu une seconde pour la taquiner à nouveau et faire valoir que ce matin, lui aussi, pouvait arriver à l’embêter. Dans la cuisine, il pensait perdre pied devant ce qu’elle lui disait et face au manque d’arguments qu’il avait dans sa poche ^^. Pour éviter d’éventuelles représailles, il s’approcha d’elle pour l’embrasser mais ce baiser était bien plus court que tous les autres. Se levant ensuite, dans l’espoir fou que cela lui permettrait d’avoir une idée sur ce qu’ils pourraient faire au lieu de rester enfermé, Emma le tira à lui et évidemment, il se laissa totalement faire jusqu’à se retrouver allonger de tout son long sur le canapé. En une demi seconde, la tentation, du moins l’envie revint s’emparer de lui tel un boomrang. Quelque chose d’ingérable en somme. Pour approuver son idée comme il se devait, il se hissa sur ses coudes pour rejoindre plus rapidement ses lèvres et passant ses mains dans son dos puis un peu plus bas, il revint à sa position initiale. Ce baiser, certainement le plus long de tous, était le seul qui pouvait communier aussi intensément leurs envies. Autant dire, qu’il fallut à Dorian un tout petit moment pour comprendre que ce dernier ne résultait que d’une simple vengeance. Fermant les paupières pour se calmer un tant soit peu, il esquissa un mince sourire avant de se mordiller la lèvre inférieure. A côté, son attaque à la chantilly, ce n’était rien du tout ! L’impact de sa vengeance lui suffisait amplement pour comprendre jusqu’où Emma pouvait aller, et en plus elle le faisait bien, mais cerise sur le gâteau elle ajouta à son geste une certaine remarque. Silencieusement, il fit le compte. En l’espace de dix minutes tout au plus, Emma avait utilisé deux fois le mot ‘aimer’. Est-ce que cela devait lui faire tilt pour autant ? Laissant alors échapper un petit rire bien dégoûté, il garda les yeux fermés encore un instant.

“ Ca .. - Inutile de dire que Dorian avait encore du mal à réaliser la véritable torture qu’elle venait de lui faire subir, alors les mots ne s’enchaînaient pas comme à la normale. - Ca c’est méchant ! - Toujours allongé, il attrapa le tee shirt qu’il lui avait prêté la veille et lui lança dessus en ajoutant : - Je te déteste ! ” - Ainsi, il répondait au commentaire totalement ironique qu’elle avait fait à sa place. Dans un autre registre, cette phrase là équivalait à montrer combien il la détestait, sur le même ton du jeu bien sur ! Pour renforcer cette idée là, il avait même insisté sur chaque syllabe.
Reprenant ensuite une position assise sur le canapé, il lui adressa un regard lourd de sous entendus. Evidemment, aucune vengeance de sa part ne pourrait égaler la sienne, aussi laissa t-il tomber cette idée de suite.

“ Rappelles moi de ne jamais plus te demander ton avis sur ce qu’on peut faire ! A l’avenir, je tacherai de trouver tout seul ! ”

Affichant tout de même un sourire bien réel, Dorian s’était placé à l’autre extrémité du canapé pour jouer le jeu du parfait vexé. D’ailleurs, il était impossible pour lui de la regarder trop longtemps, encore moins de se rapprocher. S’exprimant d’un ton de voix parfaitement propice à la situation, il laissa échapper un petit rire pour s’être fait avoir aussi facilement. En tous les cas, elle pourrait se venger une seconde fois de la même manière, qu’il ne réagirait toujours pas !

“ Allez, qu’est ce que tu vas me faire encore ?! ”

Par l’expression de son visage et le ton de sa voix, Dorian montrait bien que d’une certaine manière il restait sur ses gardes. Son sourire, lui, venait marquer le contraste et dénoter un certain ‘amusement’ quant à la situation présente. Sur, après une telle vengeance il y avait de quoi pour continuer à se méfier. En tous les cas, que cette vengeance soit plus ou moins ‘forte’, peu importait, cela lui permettait de se rendre compte de quelle façon Emma pouvait renverser la situation et avec quelle finesse. Ce petit détail là, ne passait donc pas inaperçu. Pour cause, c’est celui là même qui le séduisait à ces quelques occasions où les chamailleries étaient de mise. Posant ses mains de part et d’autre du canapé, il lui fallut quelques secondes cependant pour fermer les yeux, se risquant ensuite à les entrouvrir mais la sensation de bien être qui prenait graduellement possession de lui, à mesure que les mains d’Emma continuaient leur parcours, eut raison de ses paupières closes. Ces gestes étaient d’une extrême précision et Dorian semblait s’en délecter. Mêlé à ça, les mots qu’elle lui avait dit lorsqu’ils étaient encore dans la salle de bain et le moment ne pouvait pas être plus appréciable. Dieu qu’il aimait ses jours de congé ! Ainsi, il se trouvait à des années lumières de ce qu’il avait ressentit en s’apercevant qu’Emma s’était cruellement venger ou plutôt cruellement bien ! A première vue, ce qu’il avait répondu n’avait pas eu l’effet escompté. Après coup, il admettait avoir trop insisté sur les mots puis la phrase en elle-même n’était peut être pas tout à fait approprié. Alors, dans un certain sens, lui aussi avait une bonne raison pour se faire pardonner mais celle-ci interviendrait bien plus tard car pour l’instant, il ne pensait strictement à rien. Il savourait chaque infime seconde qui s’écoulait en espérant que ce moment dure quasi infiniment. Au contact de ses lèvres sur sa joue, il comprit que c’en était finit mais elle avait fait durer assez longtemps. Ré-ouvrant très lentement les yeux, comme au lever du lit pour ne pas être trop aveuglé par la lumière du soleil, Dorian resserra instinctivement son étreinte et lui glissa sa réponse au creux de l’oreille, d’un ton plein de tendresse.

“ Bien sur que je te pardonne .. - Se décalant ensuite légèrement pour avoir son visage en face du sien, il lui adressa un petit sourire qu’il n’avait qu’avec elle et ajouta pour finir : - Puis tu t’excuses tellement bien que la question ne se pose même pas. ”

Tous deux s’attardèrent longuement à leur étreinte pour ensuite se lever. D’un côté, il serait bien resté là encore un bout de temps tellement il se sentait bien mais d’un autre côté, la vie continuait de tourner et ils feraient certainement mieux de pointer le bout de leur nez dehors. Joignant alors ses mains aux siennes pour qu’elle l’aide à se relever, bien que la proposition comptait plus que le geste en lui-même, il ronchonna un petit peu pour bien montrer qu’il était partager entre deux envies totalement opposés. Maintenant qu’ils semblaient passer à autre chose, Dorian s’abstint de s’approcher plus pour l’embrasser. C’était justement pour enrayer cette machine infernale qui les poussait à se retrouver tous les deux, collé l’un à l’autre qu’ils venaient de choisir de faire un tour alors autant commencer ce dur exercice dès maintenant. Se dirigeant déjà vers sa chambre, il inclina légèrement sa tête pour lui répondre sans lui tourner totalement le dos.

“ Ca marche, laisses moi finir de m’habiller et on est parti ! ”

Toujours pieds nus, Dorian s’empressa de rejoindre sa chambre pour enfiler une paire de chaussures et choisir une veste, tout en ayant jeté au préalable, un coup d’oeil par la fenêtre. Remplissant les poches de quelques petites affaires utiles, il rejoint rapidement la pièce principale où il chercha longuement la liste des choses qu’il avait à faire, laissant le soin à Emma de se préparer de son côté. Oui, d’ailleurs, elle n’avait pas besoin de lui ! Bref. Une fois sa liste en main, il la parcourut rapidement, se rappelant ainsi de quelques éléments qu’il avait déjà oublié. En temps normal, il était plutôt tête en l’air mais maintenant qu’Emma accaparé tout son esprit, cet état de fait devenait pire ! Prêt à partir et devant la porte, Dorian attendait que sa petit interne chérie le rejoigne presque sûr qu’elle voulait rentrer chez elle à cause de la petite tâche qui s’était formé sur son haut. Cette pensée lui arracha un petit sourire, ledit sourire adressé à lui-même. Se posait aussi la question du comportement qu’ils devaient avoir une fois la porte franchit. Outre l’origine même de leur départ de l’appartement, Dorian se demandait réellement de quelle façon les choses allaient s’assembler. Poursuivraient-elles leurs cours ou laisseraient-elles placent à la ‘loi d’autrui’ qui les poussaient à garder leur relation secrète ?

( C'est rageant quand ça bug ! LoL ^^ En tout cas, je n'en ai pas moins apprécié le post )

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En très peu de temps, leur relation avait pris une tournure telle que le retour à la dure réalité, que représentait l’hôpital, n’en serait que plus dur. C’était le seul point négatif dans cette évolution notable, obsessionnelle et entreprenante. Leur complicité s’intensifiait au fil des secondes tant par leurs chamailleries qui revêtaient tout de même un caractère intime et particulier, propre à eux seuls, et par leurs moments teintés de tendresse. Alors, le fait est que passer de ce stade là à celui de la totale indifférence paraissait impossible et malgré ce, ce serait une épreuve pour laquelle ils ne devraient pas faiblir. L’occasion leur était maintenant donné d’être ensemble, sans être collé. Une sorte d’entraînement pour tout ce qui les attendrait prochainement.
Chacun partant de son côté pour finir de se préparer, tous deux mirent tout de même un certain temps à se défaire l’un de l’autre. Pour Dorian, tout était clair, il suffirait d’un mot, d’un seul ou d’un regard pour qu’il abandonne instinctivement l’idée de sortir. Il était tellement bien avec elle que sortir pour être séparé par quelques centimètres relevait de la torture volontaire ! Continuant alors son petit train de vie de son côté, il ne lui fallut pas plus de dix minutes tout au plus pour rassembler tout ce dont il aurait besoin. Récupérant le dernier élément manquant et devenu vital, Dorian récupérait son portable quand Emma vint le rejoindre, affichant un petit air qu’il lui connaissait bien. Esquissant un sourire empreint de satisfaction, il laisse même échapper un petit rire en découvrant que la marque qu’il lui avait faite la veille au soir était bien plus .. ‘voyante’ que ce qu’il ne pensait. D’où son sourire qui allait en s’élargissant. Adoptant un petit air hautain, il haussa les épaules comme si cette marqué était, pour lui, complètement insignifiante.

“ Oh ça ?! .. Mais grâce à moi, tu vas être sous les feux des projecteurs pendant quelques jours ! ”

Evoquant implicitement les conversations en aparté de l’hôpital, Dorian lui faisait savoir avec une certaine malice mal cachée qu’effectivement, elle serait assaillie de questions pendant quelques jours. De la part de n’importe qui d’ailleurs car ces marques avaient le don de susciter des questions de la part de personnes parfaitement inconnues. Puis dans le groupe des internes, il était à peu près sur que personne ne manquerait de lui demander la même chose. Une question qui ne manquerait donc pas de lui rappeler que Dorian pouvait se montrer aussi méchant qu’elle, à l’heure des représailles ^^!
Quelques pas plus tard, ils se retrouvaient proche de l’entrée à enfiler leur veste. Dorian luttait intensément pour ne pas avouer qu’il était bien tenté de rester ici même. Ce que lui proposait implicitement Emma ne pouvait que le réconforter d’une certaine manière. Hochant vivement la tête pour bien signifier que lui-même pensait la même chose, il s’approcha automatiquement d’elle et immobilisant ses mains sur ses joues, il l’embrassa de façon à amplifier au mieux ce dernier baiser .. enfin pas tout à fait. Séparant ensuite ses lèvres des siennes, il colla son front au sien et ferma les yeux pour se donner le courage de sortir une fois pour toute mais le besoin était tel qu’il l’embrassa à nouveau, pour une réelle dernière fois.
La main sur la poignée de la porte, Dorian lâcha celle-ci pour répondre en toute honnêteté à ce qu’elle venait de lui demander. Dans un premier temps, il s’abstiendrait de dire trop de choses pour éviter de tomber dans leurs moments très sérieux et dans un second, de l’assurer qu’il pensait tout le contraire. Même en lui posant cette fameuse question, Emma devait s’en douter mais il était, pour lui, très important de dire à voix haute que ce n’était pas du tout ça. Fondant son regard en elle, il répondit dans la foulée sans laisser paraître la moindre trace d’hésitation. Tout bonnement parce qu’il n’y en avait pas !

“ Emma .. je suis très loin de te détester ! Je sais que deux jours c’est maigre pour avancer ce que je vais dire mais sache que tu représentes déjà beaucoup et que je t’apprécie tout autant. Et je vais me répéter encore une fois mais tant pis, la chance m’a souri au détour de ce couloir il y a deux jours ! ”

Au final, pour clore une soirée et la fin de moments privilégiés, il n’y avait rien de mieux. En passant cette porte, Dorian partirait l’esprit clair et satisfait d’avoir exprimé ce qu’il ressentait. Encore une fois, il donnait l’impression de se dévoiler ce qui n’était pas dans ses habitudes mais comme les six autres milliards d’être humains sur cette Terre, il ne contrôlait pas ses sentiments et ses émotions !

Se rapprochant graduellement de son interlocutrice à mesure que ses paroles résonnaient dans le petit vestibule, Dorian l’entoura ensuite de ses bras, affichant toujours la même expression à la fois amusé et un peu moqueuse quant à la drôle de situation qui attendait Emma à son retour à l’hôpital. Bien qu’il aurait pu faire un peu plus attention ou carrément ne rien faire, pour faciliter les choses en somme, Dorian était loin de penser de cette manière en cet instant. Oh non, il prenait réellement plaisir à la situation, à imaginer toutes les interrogations et autres regards curieux qu’elle recueillerait. Il espérait juste que son prénom ne soit pas dit en guise de réponse mais pour ça, il lui faisait confiance. En attendant, il continuait de se moquer ouvertement et dans le même temps, d’endosser le rôle de celui qui veut se faire pardonner en la prenant dans ses bras pour la couvrir de baisers. Derrière le nombre de barrières professionnelles, il savait, pour en avoir fait l’expérience, que les rumeurs, fausses ou vraies, circulaient bon train. Heureusement, une rumeur en cachait toujours une autre et certains faits étaient vite oubliés. Toujours est-il que dans le cas de sa petite interne, elle aurait malheureusement droit à un flot infini de question pour tout le temps où cette fameuse marque serait visible.

“ Ce sera l’occasion de connaître l’envers du décors ! - Toujours aussi amusé par son petit air outré et par les craintes qu’elle avait face à tout cela, Dorian n’arrivait même pas ou plus à reprendre son sérieux pour la rassurer d’une quelconque manière que ce soit. En plus de se moquer, il évoquait ce que tout interne découvrait un jour ou l’autre, à savoir que excepté tous les préjugés qu’ils pouvaient avoir envers les titulaires et le reste du personnel, ces derniers étaient tout d’abord des personnes comme tout le monde avide de nouvelles. - Puis, dis toi que comme ça tu es encore plus irrésistible ! ” - Une façon devenue imparable entre eux pour rattraper le coup, ici une remarque et une marque qui ne lui faisaient peut être pas aussi ‘plaisir’ qu’elle ne le laissait penser. Resserrant encore un peu plus son étreinte, comme si l’espace entre eux n’avait pas lieu d’être, il lui déposa un doux baiser dans le cou se plaisant par la même occasion à sentir son parfum.
Une fois très proche de la porte et de tout ce que ce changement d’air incluait, tous deux usaient de tout et n’importe quoi pour retarder l’échéance, s’embrassant même plus que de raison. S’ensuit une question à laquelle il répondit par le plus grand sérieux, sans pour autant retomber dans ces moments là où les mots qu’ils échangeaient se trouvaient lourd de sens. Ainsi, devant son attitude, il ne put que rester perplexe. Se repassant en mémoire ce qu’il lui avait dit, il ne voyait rien qui ait pu susciter une telle réaction. Totalement curieux de savoir quel était le ‘problème’, il ne pipa mot jusqu’à ce qu’elle prononce son propre prénom et enfin il parvint à faire le lien. De toute évidence, lui avait un peu de mal qu’Emma à utiliser des noms nettement plus affectueux. Même là, maintenant qu’il s’en rendait compte, rien ne sortait. Il aurait pu répéter sa phrase en changeant juste un terme mais rien à faire, il bloquait réellement là dessus. Son regard reflétait parfaitement tout ce qu’elle ne lui disait pas et devant ce silence, Dorian haussa tout bêtement les épaules comme si il n’y pouvait rien. D’une certaine manière, c’était la vérité. Emma se rapprocha ensuite de lui ce qui eut pour effet de le mettre un peu plus à l’aise. En plus de ça, elle disait à voix haute ce que lui pensait tout bas et qu’il n’osait dire.

“ C’est pas toi qui voulait sortir il y a encore cinq minutes ?! ”

Esquissant un petit sourire, il ne faisait que la taquiner bien qu’elle ait dit ce qu’ils voulaient tous les deux, à savoir rester là, ensemble. Parfaitement conscient que plus le temps passerait, plus il serait dur de franchir cette porte, Dorian craignait que rester là, les pousserait à mal cacher leur ‘jeu’ une fois au travail.

“ Mais moi non plus j’ai pas envie de sortir .. enfin, c’est plutôt que j’ai pas envie de faire semblant quand je suis avec toi. ”

Totalement d’accord avec elle, le ton de sa voix permettait d’aisément comprendre que cette envie se mariait aussi à une certaine gêne. Certes, tous deux savaient ce qu’ils voulaient mais c’était peut être un mauvais moyen d’accélérer les choses que de rester enfermé.

Cette fameuse marque était présentement sujette à controverse. Elle le serait probablement encore plus lorsque les premières questions seraient posées, vu que Dorian en serait le premier averti. Cette situation là, qui s’éterniserait encore quelques jours, le faisait vraiment rire et sourire. Qui plus est, il pouvait à loisir la taquiner là dessus et se faire immédiatement pardonner en l’embrassant dans le cou. Ainsi, il avait trouvé son point sensible et il n’était pas prêt de s’arrêter en si bon chemin ! Cette discussion là, lui rappelait bon nombre de souvenirs dans lesquels, il avait dû lui-même subir ces interrogatoires. Autant dire que son sourire ne le quittait plus et il avait vraiment du mal à cacher son petit air légèrement moqueur. Assez moqueur toutefois pour qu’Emma le remarque et trouve quelque chose à dire. Pour l’instant, il avait en quelque sorte le contrôle de la situation, il jouait avec le feu en sachant pertinemment qu’il pouvait se faire pardonner à tout moment mais évidemment si Emma voulait se venger à hauteur de ce qu’elle avait fait un peu plus tôt, alors il serait vite déstabilisé. S’attardant avec gourmandise dans son cou, Dorian en vint même à passer ses mains dans son dos et pour ce faire, sous sa propre chemise qu’elle portait depuis peu. A sa question qui n’attendait pas vraiment de réponse, il laissa échapper un petit rire en guise d’affirmation. Ce qu’elle disait était totalement vrai, plus encore maintenant que l’espace entre eux venait d’être réduit à néant. S’ensuivit un échange de brèves remarques, qui pour Dorian, étaient plus destinées à la rassurer qu’autre chose. Le but avait été atteint certes mais Emma ne démordait pas qu’il prononce tout simplement et tout naturellement son prénom au lieu de choisir un surnom affectueux. A dire vrai, en deux jours, quoique maintenant trois, cette interne qu’il avait rencontré au détour d’un couloir avait réussi à faire tomber toutes les barricades qu’il avait dressé pour protéger sa petite personne des déceptions trop nombreuses qu’il avait vécu et subit jusqu’ici. Sans s’expliquer le pourquoi du comment, parce que son esprit était ailleurs, Dorian en était même venu à se dévoiler comme jamais il ne l’avait encore fait. D’un côté, il en sortait soulagé car il n’avait plus à porter la rançon de ses mauvaises expériences mais d’un autre, la suite lui laissait entrevoir le risque d’une déception cuisante ou pire encore, une relation dans laquelle il ne trouverait rien à construire. Pour lui, l’avenir était à prendre avec des pincettes, à cet effet il s’y projetait rarement mais depuis que Emma faisait partie intégrante de ce qu’il vivait, il ne pouvait s’empêcher de penser à la suite. Laissant alors le silence s’installer, il fut soulagé de constater qu’elle ne cherchait pas plus loin. Si rien n’avait été dit maintenant alors elle devait penser que ça viendrait plus tard. Sur quoi, elle annonça qu’elle préférait rester dans l’appartement. Un sentiment qu’il partageait à cent pour cent évidemment mais qu’il n’avait osé exprimer. Profitant de l’occasion qui lui était donnée, Emma en profita même pour énoncer le fameux mot qui ne voulait pas naître ni sortir de sa bouche. Lui adressant un petit sourire entendu, il répondit dans l’instant par l’affirmative. Non que sortir le dérangeait, bien au contraire. Généralement, lors de ses journées libres, il dormait juste ce qu’il fallait pour recharger les batteries puis ensuite il sortait se balader, que ce soit dans Seattle même ou ailleurs. Tout dépendait du temps qui lui était imparti. Ce jour même, le temps était clément et ils auraient pu passer le plus clair de leur temps à l’extérieur mais cela incluait beaucoup de concessions auxquelles ils n’étaient apparemment pas prêts. Un dilemme se posait alors, soit ils sortaient et jouaient la comédie soit ils choisissaient d’un commun accord de vivre leur vie comme ils l’entendaient sans se soucier de l’opinion d’autrui. Le choix pouvait paraître évident mais dans une situation où leur profession était lié à leur relation, la décision n’était pas à prendre à la légère. De son côté, Dorian s’affairait déjà à la débarrasser de sa veste, l’entraînant dans le même temps vers la pièce principale. Si ils ne sortaient pas, rien ne les retenait dans l’entrée ! En restant alors ici, un panel mal rempli s’offrait à eux. En fait, il leur fallait user d’imagination pour trouver quelque chose à faire. Pour Dorian, c’était l’occasion de mettre au clair ce qui les attendait à l’extérieur. Emma le devança cependant en embrayant sur un sujet qui lui était déjà venu à l’esprit quelques secondes plus tôt. Esquissant un sourire, il laissa la tentation là où elle était, pour éviter de se montrer entreprenant et se contenta de répondre le plus simplement possible.

“ Et bien .. mis à part cette petite idée comme tu dis si bien, je vois pas trente six choses à faire. - Malgré lui, il insistait ouvertement sur l’expression qu’Emma avait elle-même employée, à savoir la ‘petite idée’. Le ‘mis à part’ la précédent, Dorian cherchait déjà quelque chose à faire qui l’empêcherait de vouloir plus. Un exercice difficile d’ailleurs. - Je peux toujours repousser ce que j’ai à faire, pour l’instant j’ai simplement envie d’être avec toi ! ”

Pour ce qui était des tâches nécessaires mais encombrantes de la vie d’adulte, à savoir toutes les petites choses insignifiantes mais pourtant si importantes, Dorian se montrait toujours indifférent et attendait toujours le dernier moment pour s’y mettre. Les placards de sa cuisine attestait parfaitement de cet état de fait. Mais qui, de normalement constitué, oserait mettre entre parenthèse un moment avec une femme comme Emma pour s’enfermer durant quelques heures dans une épicerie ?! Personne évidemment et Dorian ne dérogeait pas à la règle. Loin de là d’ailleurs. Prolongeant son délicieux baiser pour bien signifier qu’elle était loin d’être encombrante, il se détacha progressivement d’elle pour enlever sa veste à son tour. Posant celle-ci sur le dossier du canapé, il ouvrit ensuite les fenêtres du salon pour laisser le soleil réchauffer la pièce, plus qu’elle ne l’était déjà. S’appuyant contre le rebord de l’unes d’elle, Dorian affichait un air sérieux. Excepté le fait que rester là avec elle lui faisait plaisir, il voulait savoir ce qu’elle pensait de cette situation. Après tout, c’était assez dérangeant de se ‘priver’ envers des personnes, qui d’ordinaire, les ignorait.

“ Dis moi .. t’es sûre que ça ne te dérange pas de rester là ? Je veux dire, on se prive peut être de certaines choses .. bêtement .. non ? ”

Ici ou ailleurs, Dorian profitait pleinement de tous ces instants passés avec elle, cela était indéniable. Maintenant, le monde continuait de tourner et lui, voulait continuer de le découvrir à la seule exception, que maintenant il souhaitait le faire avec elle. Que leur profession vienne interférer là dedans le déranger et il le faisait savoir. En plus de ça, lui aussi, ne voulait pas chambouler son train de vie en la ‘bloquant’ dans son appartement.