Besoin de se prommenner

Un grognement m'échappa lorsque j'entendis un gros bruit dans la salle au dessus de celle d'opération, en clair celle d'observation. Je leva les yeux sur mes collègues qui me demandait du regard de continuer. Je me re-concentra sur la tumeur voulant me dépêcher pour aller voir la cause de ce vacarme. Je termina quelques minutes plus tard, juste avant que mon bippeur me prévienne qu'une de mes patientes est tombé dans les pommes en dehors de sa chambre.

J'entra dans la chambre et aperçut Mademoiselle Camdem, une femme admise a l'hôpital pour une fracture a la jambe suite a un accident de voiture. Apparemment, l'interdiction de bouger ne lui fait pas peur. Je lui adressa un bref sourire et lança a l'infirmière que je m'occupe de Savanah. Une fois cette dernière sortie, je lança a ma patiente ;

_ « Comme ça on se balade alors que les médecins conseillent du repos ? »

Je rigola doucement avant de regarder sa tension, qui parait normale. Je nota quelques petits détails dans le dossier et releva le regard sur la jeune femme.

_ « Je peux comprendre que rester dans une chambre toute la journée depuis quelques semaines déjà, peut paraitre impossible. Mais, si vous ne vous reposez pas votre jambe ne récupérera pas et vous devrez me supporter quelques jours de plus encore. »

Je lui souria avant de jeter un coup d'œil a ma montre. J'ai ma prochaine intervention dans une heure, si Savanah a besoin de compagnie je peux rester ici. Je sais qu'elle me le dira si elle le souhaite, je décidai alors de lui laisser la parole.

Elle me répondit qu'elle sait que c'est contraire aux demandes des médecins mais qu'elle a quand même tenu la moitié de la journée et qu'elle est plutôt fière de cet exploit. Je souria légèrement en entendant ça. Décidément, les patients sont tous différents. Il y a en a qui ont tellement peur de l'hôpital, qu'ils restent sagement dans leur lit a attendre que tout s'arrange. Alors que Savannah, elle, préfère se promener dans le bâtiment. Je la vis sourire en m'expliquant que me supporter comparé aux infirmières, ce n'est rien. C'est vrai que les infirmières sont hargneuses et assez sèches, mais bon ... Certaines personnes, font simplement leur boulot en ne se souciant de rien d'autre que de leur paye a la fin du mois. Elle me déclara ne pas pouvoir rester en place, allongée sur ce lit et qu'elle pense que ça jambe est guérite. Je fronça légèrement les sourcils et me leva du bord du lit, où je m'étais assis. Je me leva doucement et décida de jeter un coup d'œil a la jambe de la jeune femme. Je leva mon regard bleu vers elle et lui lança en rigolant ;

_ « Non, votre jambe n'est pas totalement guérite et vous le savez ... »

Je la regarda observer les infirmières qui sortirent de la pièce, les unes après les autres. Mieux vaut qu'elles partent si Savannah ne veut pas les voir. Elle me déclara par la suite, que sa petite virée hors de sa chambre dans les longs couloirs de l'hôpital, lui a permis de me voir et que donc elle ne regrette en rien sa chute. J'afficha un air étonné pendant un court instant avant de me rasseoir au bord du lit et de lui dire ;

_ « Je vais faire comme si je n'avais pas compris le double sens de votre phrase, d'accord ? »

Je lui lança un sourire qui voulait dire tout le contraire. Je la fixa attendant une réaction, gardant tout de même, un œil bienveillant sur sa pulsation et sa tension ...

Je la regarda me répondre qu'elle aime penser que sa jambe est rétablie, cela lui fait surement oublier qu'elle est coincée dans cet hôpital pendant un long moment. Elle se décala un peu afin de me laisser plus de place sur le bord du lit, je lui adressa un sourire en guise de remerciement en me rasseyant comme il faut. Elle eut l'air étonnée lorsque je lui parla de double sens, soit elle fait très bien l'innocente soit je l'ai prise par surprise. Peu importe après tout ...

Elle me demanda pourquoi y aurait-il un double sens caché derrière sa phrase alors que tous les deux nous sommes seuls dans la pièce. Elle ajouta ensuite que mon magnifique sourire, selon ses dires, prouve le contraire. Je l'écouta rire, cela toujours plaisir de voir les patients heureux même les moins touchés.

_ « Mon magnifique sourire ? N'en faites pas trop non plus ... »

Je n'aime pas que l'on me fasse des compliments trop gentils. Cela me met mal a l'aise et je ne sais plus où me mettre. Je lui souria faiblement. Cela fait du bien de pouvoir se lâcher ne serait-ce que quelques minutes après et avant une opération. Cela permet de se vider l'esprit et de se changer les idées.

_ « Quelque chose vous ferez plaisir ? »

Je parle de nourriture, de boisson ou d'autres choses encore si elle en a besoin. Puis je me rappela que Mademoiselle aime se balader et que donc par cette occasion serait aller prendre de quoi se remplir l'estomac mais après tout on ne sait jamais. Je lui souria doucement en la fixant.