Joyce Karter U.C

Joyce... Joyce, le genre de personne assez... Spéciale... Asociale aussi, rarement accompagnée, seul son ombre semble lui tenir compagnie. Son sourire lui est déjà effacé depuis un bon nombre d'années, voir une once de bonheur sur son visage serait presque impossible, du moins, impossible pour une inconnue. Son regard affiche rarement des choses vivantes ils faut dire, même la tristesse ne semble pas l'atteindre, sa gestuelle reste neutre et elle emploie toujours un ton ennuyé, comme-ci, tout ce que vous lui dites n'a aucun intérêt pour elle. Même si elle est passionnée par vos dires, elle répondra sur ce petit ton monotone... Et puis, de toute façon, elle dit rarement plus de trois mots dans ses phrases. Du moins, si vous voulez la connaître, ne vous attendez surtout pas à ce qu'elle vous aborde en premier: c'est impossible. Et puis, elle ne dirait que un simple petite « salut », rien d'autre, on lui posera des questions, elle trouvera toujours les phrases les plus brèves pour répondre. Pour elle, vous êtes comme un passe temps, sa vie ennuyante bousculée par quelques rencontres ennuyantes elle aussi... La vie est presque un calvaire pour elle, elle traîne sa vie derrière elle, sans sentiments, elle semble n'apprécier que peu de personnes. Ces personnes ont « le droit » de la voire un peu plus souriante, un peu plus sociable, de l'entendre parler, mais vu le peu de gens qui la connaissent déjà et qui connaissent son existence, elle ne sourit pas tous les jours...

Elle a un grand mal être... C'est à dire, elle ne vit que parce qu'on lui demande, elle ne vit pas pour elle, pour ses plaisir, pour ses sentiments, non, elle ne vit seulement parce que son psy le lui demande. Et encore... son psy elle s'en fou légèrement... Elle se dit surtout qu'elle doit rester en vie pour « veiller » sur son père, pour l'empêcher de retomber dans la drogue et dans le sucide. Elle veut aussi tout faire pour savoir pourquoi. Pourquoi il a frappé sa mère... Pourquoi elle est morte à cause d'elle... Oui, car, Joyce croit que c'est elle qui a tuée sa mère, bien sur pas physiquement, mais indirectement, elle croit que son père se drogue à cause d'elle et qu'il veut mourir parce qu'elle est toujours en vie.Elle porte un peu tout le malheur du monde sur ses épaules. On dit que les femmes n'assument pas ou refusent de porter des responsabilités, eh bien si c'est le cas, Joyce n'est pas une femme... De toute façon elle ne s'est jamais considérée comme tel, elle aime trop les femmes pour se dire qu'elle en est une... Mais elle ne voudrait pas non plus être un homme, être ce qui la répugne... Non ! Jamais ! Quelle question ! Il faut se dire qu'elle ne s'est jamais réellement appuyée sur la question, la petite n'ayant jamais encore aimé, elle ne complexe pas vraiment sur ses attirances, elle croit tout cela purement naturel...

Une passion ? Peut-être la musique, elle chante et joue beaucoup de la guitare. Ça lui permet de s'évader, lors de ses crises d'angoisses ou simplement lorsqu'elle sent que ses nerfs vont lâcher. Elle aime aussi chanter avant d'aller voir la psy, toujours angoissée par son père, c'est pour cela que certaines personnes la retrouvent à errer dans les recoins des rues en train de marmonner un air de musique avec un air légèrement paranoïaque collé sur son visage. Non, elle n'est pas folle, seulement traumatisée, elle ne connait plus la peur mais reste néanmoins angoissée... Étrange non ? A part la musique, la jeune fille aime aussi la photographie, le seul moyen de s'exprimer sans avoir à parler ou faire le moindre son, elle emporte souvent un argentique qu'elle avait pu s'acheter en économisant de l'argent, travaillant alors dans une petite épicerie. Bien que l'objet soit légèrement ancestrale, il lui convient parfaitement pour les petits montages qu'elle fait. Souvent, elle prend le visage des inconnus dans la rue en photo, souvent les personnes qu'elle aime bien rien qu'à leur regard, leur manies ou même ce qu'elles disent. Une seule chose d'intéressante, et elle est directement prise en photo pour ne plus jamais sortir de la mémoire de l'adolescente.

Ce qu'elle hais, en revanche, c'est l'hypocrisie. La jeune fille ayant été habituée à rester solitaire, elle a prit l'habitude d'observer les gens, leurs gestes, leurs paroles, leurs regard, désormais, elle décrypte, dites lui un mot et elle entre dans votre esprit et sait tout de vous... Elle ne saura pas vraiment ce que vous pensez d'elle, bien sur, en revanche, votre façon d'être, de vivre, d'agir, elle la connaitras par cœur, elle ne l'oubliera pas, chacun est unique et elle le sait, c'est pour cela qu'elle n'oublie jamais. C'est pour cela que peu de sentiments s'expriment en elle, car elle sait tellement décrypter ceux des autres qu'elle ne veut pas montrer les siens, ne pas se sentir vulnérable et ne pas se rapprocher de certaines personnes, elle ne veut pas faire de mal, elle ne veut pas souffrir, alors elle reste là, distante à vous regarder vivre et a regarder ce que vous êtes ainsi que ce que vous devenez. Elle ne va pas vous épier, même si vous êtes intéressant pour elle, elle ne vous suivra pas longtemps du regard, seulement assez longtemps pour vous photographier ou simplement vous analyser, puis elle passera son chemin. Elle est comme ça, c'est tout, c'est Joyce, c'est la petite fille qu'on à prénommée « Joie » mais qui connaît tout sauf ça, c'est la petite fille solitaire mais assez grande pour dépendre d'elle même. C'est une grande petite...