Un peu de temps libre [ libre ]

Bonnie avait du temps pour elle. Elle voulut tout d'abord marcher dans les longs couloirs de cet hôpital. Elle commença donc sa "promenade" en s'arrêtant de temps en temps pour dire bonjour à un colègue, papoter par ci ou par là.
Elle décida finalement de se poser dans un coin pour réviser. Elle sortit un livre et feuilleta les premières pages sans vraiment lire.

- Pff...

Elle reposa son livre et se frotta les yeux. Depuis combien de temps n'avait elle pas dormi ? Ne s'était elle pas occupait d'elle même ? Depuis qu'elle travaillait ici, elle passait ses journées à l'hôpital, et quand elle rentrait le soir, c'était pour réviser.
Elle fouilla dans son sac et sortit son lecteur mp3, elle mit la musique assez fort pour ne plus entendre ce qu'il se passait autour d'elle. Et elle ne put s'empêcher, elle pleurra, pourquoi ? Elle n'en savait rien, peut être la fatigue qui commençait à se faire resentir, le manque de sa famille, etc...

Ryo passait dans le coin, lorsqu'une porte s'ouvrit à toute volée devant lui pour laisser passer un interne bien pressé qui ne l'avait même pas remarqué sur son chemin d'ailleurs... Ayant échappé à cette passade plutôt rapide, la vision d'une jeune femme en pleurs n'échappa pas à Ryo avant que la porte ne se referme. Il avait bien des problèmes c'est vrai, mais la vue ça par contre, rien à y redire pour l'instant! Non, ça avait été bref, mais il en était sûr... Il s'avança un peu... Il s'agissait du couloir du personnel, autant dire qu'il n'avait pas à franchir cette porte, d'un autre côté, pouvait-il repartir aussi facilement après ce qu'il avait vu ou en tout cas cru voir? Eh bien non... Ce fut plus fort que lui, il s'arrangea pour franchir la porte...

Le couloir était vide, il continua d'avancer... La jeune femme avait les yeux baissé pleins de larmes et avec de la musique dans les oreilles ne l'avait ni vu ni entendu arriver. Il s'avança encore, elle ne sembla pas réagir davantage.

- Excusez-moi? ... Hey?

Remarque la déranger, c'était pas forçément une très bonne idée non plus... la laisser seule avec ses chagrins? Il pouvait pas faire grand chose mais bon, on peut toujours essayer non? Ce serait toujours mieux que rien du tout. Cela dit, elle ne l'avait pas entendu, il se pencha alors un peu plus pour lui faire un signe et un petit sourire et attirer ainsi vraiment son attention...

Bonnie n'entendait rien, elle gardait les yeux baissés. Pleurrer lui faisait un bien fou ! Même si elle n'était pas vraiment bien, ce moment tranquil était trés agréable. Depuis un moment, elle ne prenait quasiment plus de pause, préfèrant se rendre utilie plutôt que de se reposer.
Pourtant, quelqu'un l'a sortit de ses pensées en lui faisant des grand signe. Elle enleva ses écouteurs et éteignit son mp3. Elle releva les yeux et vit un jeune homme. Elle essuya ses yeux trés vite et lui sourit d'un air de dire " non, je ne pleurrais pas", mais biensur, elle avait les yeux bien mouillé et rouges.

- Oh, désolé... Je ne vous avez pas entendu.

Elle ne l'avait jamais vu avant, il était soit un patient et dans ce cas là il n'avait pas le droit d'être là, soit un personel de l'hôpital qu'elle n'avait jamais vu et ce n'était pas impossible vu la grandeur de l'hôpital.

- Je peux vous aider ?

C'était ça son métier, aider les gens, qu'il soit un patient ou non.

Ryo se contenta d'abord de lui sourire lorsqu'elle s'essuya les yeux... Elle continua ensuite comme si de rien était, comme si elle n'avait jamais pleuré... Bien sûr, il s'y attendait bien d'ailleurs. Plus encore de la part d'un médecin d'ailleurs, il l'avait remarqué... comme s'ils n'avaient pas le droit d'avouer leur faiblesse, surtout devant un patient. Pour preuve, c'est tout de suite de l'aide qu'elle lui proposa, Ryo eut une petite lueur d'amusement à cette question. Il ne cherchait pas d'aide justement, on lui en donnait déjà bien assez comme ça. Il en avait besoin certes, mais être aidé tous le temps, c'était pas très facile à supporter non plus, preuve trop visible de nos faiblesses...

- Non, merci. C'est plutôt à moi de m'excuser. Pour vous avoir interrompu. Je vous ai aperçu par la porte entrouverte, je sais que je n'aurais pas du mais... je suis là.

Il jeta un oeil à ce couloir par lequel il ne passait forçément jamais même si il aurait pu rêver de faire un jour un petit arrêt sur ces escaliers. Très vite il la regarda à nouveau et ajouta avec un léger sourire...

- Tout s'accumule au moment d'une pause... tout ce qu'on a supporté en bossant dur, non? Vous pleuriez... Ca va aller?

Elle comprit qu'il était un patient de l'hôpital. Elle aurait dû le virer de ce couloir réservé au personel mais elle n'en avait pas envie, un peu de compagnie ne lui ferait pas de mal du tout ! En ce moment, elle laissait sa vie social de côté, sauf avec les patients, donc une conversation avec n'importe qui ne la dérangeait pas ! Elle lui sourit et se frotta les yeux, cernés et encore mouillés par ses larmes.

- Vous ne me dérangez pas ne vous inquiètez pas, et puis, je ferme les yeux et ne vous demande pas de partir.

Elle tourna elle aussi les yeux pour voir le couloir où passaient medecins, infirmière, etc... Tous étaient trop occupé pour faire attention à eux de toute façon, alors il ne risquait pas grand chose.

- En faite, ce n'est pas seulement ce que j'ai supporté aujourd'hui, mais ce que je supporte depuis 1 mois à peu prêt.

Elle lui sourit.

- Je bosse tous les jours, je suis en plein déménagement alors en rentrant le soir je dois vider des cartons, et je dois encore trouvé le temps pour réviser, manger et dormir.

Dans tous les cas en discutant quelques secondes elle aurait vite compris qu'il était effectivement patient ici, quelques gestes qui trahiraient n'importe qui... Il fut content néanmoins qu'elle accepte tout de même sa présence. C'était sûrement une interne, elle faisait jeune et puis bien à bout aussi!

- Merci!

Quand aux autres, c'est vrai qu'ils ne feraient sûrement pas attention... En principe à moins que quelqu'un vraiment le cherche, mais ça ne devait pas se produire en toute logique, il y avait bien peu de chance qu'ils soient vraiment interrompu... du moins pour ce qui était de son cas à lui en tout cas!!

Elle lui expliqua alors que sa fatigue était bien plus lourde que ce qu'il imaginait à première vue... eh oui, ça il pouvait bien le comprendre... Elle détailla un peu plus... Effectivement on pouvait bien imaginer sa situation, se retrouver presque toute seule dans une nouvelle ville et avec tout ce boulot et les difficultés qui vont avec, normal qu'à un moment ça devienne un peu dur à supporter. Etrangement et dans un sens complètement différent ce n'était pas loin de ce qu'il vivait. Seul dans cet hôpital, à affronter sans cesse les difficultés de la maladie, c'était loin d'être des vacances où on se laisse servir gentiment... Il sourit à nouveau et acquiesca...

- Je comprends oui... C'est sûr que c'est pas facile. C'est un métier bien prenant que vous avez choisi. Une fois que vous aurez terminé de vous installer et que vous aurez pris un peu plus vos marques, ça ira sans doute un peu mieux. D'où est-ce que vous venez?

Bonnie lui sourit quand il la remercia. Elle n'était pas du genre à respecter chaque règle à la lettre, elle considérait que la présence d'un patient dans ce couloir ne dérangerait personne, la preuve, personne ne le remarquait.
Elle espèrait que tout se calmerait bien vite, son rythme de vie n'était pas trés bon en ce moment. Mais une fois le déménagement terminé, elle aurait deja plus de temps.

- J'espère que ça ira mieux. C'est vrai que mon métier est trés prenant mais c'est moi qui ai choisit ce métier, et même si c'est trés dure, j'adore mon métier !

Elle lui sourit à nouveau. Ca lui faisait un bien fou de parler à quelqu'un !

- Je viens de Los Angeles, et vous ?

En tout cas, c'est tout ce qu'il lui souhaitait... C'est sur que ce n'est pas pour ça que son rythme de travail allait s'améliorer mais être bien chez soi c'était quand même une étape importante pour se sentir bien ensuite à son travail. Comme pour tout, il fallait réussir à instaurer un équilibre. Apparemment ça faisait simplement un mois qu'elle était là alors elle avait des excuses pour ne pas s'y être encore bien faite, ça avait toutes les chances de s'arrangeaient avec le temps!

- Je vous le souhaite. Je comprends oui, ça doit vraiment être passionnant. Je sais pas si j'y serais parvenu mais c'était mon rêve à moi aussi! Je vous félicite toujours! Dans quel service vous travaillez actuellement?

Ah... Los Angeles, c'est sur que ça faisait un peu loin pour rendre visite à sa famille!! Elle était bien remontée là!!

- Ah oui, Los Angeles effectivement!! Ca doit vous changer!! Qu'est-ce que vous pensez de Seatle? Pas si désespérant tout de même?

Il sourit toujours d'un air léger puis répondit aussi tout de même à la question qu'elle lui avait renvoyée.

- Oh, pas trop loin... de l'autre bout de Seatle, presque dans les alentours. Rien de très original!!!

Bonnie lui sourit. Elle avait tant de fois voulut abandonner et rentrer chez elle en se disant que c'était trop dure, qu'elle n'y arriverait jamais. Et pourtant, elle avait réussi !

- J'ai eu des moments de doutes moi aussi, où je voulais tout arrêté mais pourtant j'ai bien fait de m'accrocher car maintenant je suis interne, en maternité.

Elle rit. C'était pas la même chose effectivement. Et le manque de sa famille devait de plus en plus présent, surtout qu'elle n'avait des nouvelles que de sa soeur, étant donné qu'elle s'était disputée avec ses parents avant de partir.

- Même si Los Angeles me manque beaucoup, j'adore Seatle, et cet hôpital. J'ai eu du mal à m'y faire au début. J'arrivais dans une ville que je ne connaissait pas, je commençais en tant qu'interne, donc c'était dure. Mais maintenant ça va, et je pense que je ne quitterais plus cet hôpital.

Elle lui sourit.

- Vous n'êtes pas trop dépaysé alors.

Ryo sourit en l'écoutant répondre... Il n'en doutait pas. Qui n'avait pas au moins une fois un moment de doute durant toutes ses années d'étude et face aux difficultés? Mais elle avait raison, il ne fallait pas abandonner et continuer même si lui en réalité avait déjà tout arrêté. A vrai dire, il n'avait jamais voulu abandonner, il avait tout essayé pour pouvoir continuer mais il ne pouvait pas non plus forcer les portes de la fac... Il ne serait jamais médecin c'est une des nombreuses choses qu'il avait compri et qu'aujourd'hui même accepté.

- Ah, en maternité d'accord! Je risque pas de vous y croiser un jour mais c'est un bon choix... la naissance, c'est toujours un moment privilégié!

Disons que même si on affrontait aussi des cas difficile, c'était toujours plus facile de voir les enfants naître que dans d'autre service où on affrontait davantage la maladie et la mort, ce qui ne voulait pas dire non plus que c'était facile bien sûr!

A présent, elle riait, le sourire de Ryo s'aggrandit et il partagea son enthouisasme, faut dire qu'effectivement, c'était dépaysant!!

- Je suis content de voir que vous vous y plaisez alors! Mais c'est sûr qu'il faut toujours un temps d'adaptation et ce où qu'on aille!

Et le concernant elle avait bien raison, ce n'était vraiment pas dépaysant!

- Non, c'est sûr, mais je ne vais pas m'en plaindre... Personne n'a d'excuse pour ne pas venir me rendre une petite visite comme ça!!

Surtout sa famille du moins... c'était vraiment important!! Sans eux il ne tiendrait pas, ils étaient la meilleure raison de garder le moral et le sourire à tout épreuve.

Hj désolé pour ce temps à répondre, j'avais pas vu que t'avais répondu

Bonnie lui sourit. Son service n'était pas facile, mais il y avait plus dure. Même si bien souvent, quand il y a des cas qui finissent mal, c'est toujours trés éprouvant. Surtout, comme pour Bonnie, on s'attache beaucoup à ses patients. C'était un défault chez elle, s'attacher à ses patients, mais elle ne pouvait pas faire autrement. Elle en comprenait pas comment faisaient certains medecins pour ne resentir aucune gènes à annoncer une mauvaise nouvelle ou voir mourire un patient. Elle, ne pouvait pas rester indifférente.

- Seatle est une super ville.

Elle rit à sa remarque.

- Effectivement, personne n'a d'excuse pour ne pas venir vous voir.

Elle lui sourit. Ca lui faisait un bien fou de parler à quelqu'un !

- Sans indiscrètion pourquoi êtes vous ici ?