Rien qu'un zeste de bonheur ? [Terminé]

Il y’as des soirs ou vous n’en pouvez plus, des soirs ou vous êtes à bout de nerf, des soirs ou vous ressasser toute votre vie, alors que rien ne vous avez préparez à vivre un tel morosité. Des soirs ou vous préféreriez être quelqu’un d’autre, ou vous auriez aimé avoir une autre vie, avoir ce que vous désiriez de plus cher au monde. Etre la personne de vos rêves. Celle que vous savez, pertinemment, que vous ne serez jamais.

Vous tombez au fil des minutes dans une sphère ambiguë, entre crise de nerfs, envie de rire, de pleurer, de tout casser, de faire une ignoble bêtise, d’être mauvaise, d’être la plus charmante des femmes, de sourire même si …

Mary, ce soir, broyait du noir. Pourtant, elle était revenue à l’hôpital. Miranda l’avait immédiatement réintégré dans son service Pédiatrique. Pendant deux mois, Mary s’était éloigné de l’hôpital. Restant cloîtrée chez elle, ayant pour seul contact humain sa meilleure amie, sa coloc’ Sarah. Des coups de fil à sa grande sœur Addi. Très peu de visites, très peu de vie sociale.

Pourquoi ? Son désir d’être mère s’était fait ressentir de plus en plus, et elle avait malheureusement appris que ses chances de pouvoir un jour materner avait diminuer, encore un peu plus, frôlant la « zéro chance ». Déprimée, à bout, elle s’était « exilée ».

Depuis son retour, elle respirait la fraîcheur, la gaieté, l’envie de croquer la vie à pleine dent. Mais ce soir, après une dure journée de travail, à s’occuper de petits bambins, les voir dans les bras de leurs mères paniqués à l’idée de les perdre, devoir à chaque fois les rassurer, leur dire qu’ils allaient bien, que tout étaient finis pour eux et qui s’en sortiraient, que la vie était de leur coté, le destin leur offrait une chance … Non, elle avait craquée.

Sur le canapé de sa salle à manger, lumière éteinte, seulement la lune qui venait éclairer la sombre pièce, recroquevillée sur elle-même, Maria sanglotaient et ne cessaient de pleurer. Elle n’arrivait pas à s’arrêter et se trouver pathétique. Les mouchoirs qu’elle avait utilisés gisaient au sol, elle avait vidé, déjà deux boites !

Minuit approchait à grand pas, Maria n’osait même pas bouger, elle allait dormir ici … mais soudainement …

La porte de l’appartement s’ouvrit, Maria reconnut les pas discrets de Sarah, ainsi que son parfum et sa façon de respirer quand celle-ci avait passé une sale journée et rentrait exténuée. Plus de deux mois, maintenant, qu’elles habitaient ensembles et qu’elles se connaissaient. Elles avaient donc apprit à se connaître et à s’apprécier telles qu’elles étaient. Mary se sentit soudainement stupide, elle avait oublié ne serait ce qu’une petite minute, que Sarah ne restait pas toute la nuit à l’hôpital. Elle rentrait donc chez elle, tout ce qu’il y’as de plus normal, sauf qu’elle ne s’était sans doute pas préparé à un tel accueil …

Maria ouvrit les yeux quand Sarah vint se poser à ses cotés, laissant échapper un petit « Hey » remplie de douceur et d’attention. Elle passa sa main sur le visage frigorifiée de Mary, et la belle métisse se sentit coupable de devoir faire subir un tel désastre comportemental à son amie. Pendant quelques minutes, les deux jeunes femmes restèrent dans un silence sombre. Sans rien dire, toujours la vive lumière de la lune pour éclairer le salon tombé complètement dans une pénombre frissonnante.

Sarah était la seule personne, hormis Miranda Bailey, chef de service au Seattle Grâce, qui était au courant concernant les chances, quasi réduites à néant pour Maria d’avoir un enfant. En effet, elle lui en avait déjà parlé par le passé, et c’était retrouvé dans le même état ou elle était actuellement… Sauf que cette fois ci, Mary semblait plus abattue. Comme exténuée et fatiguée, à bout de force et de nerfs …

Mary avait la tête calée sur l’une des jambes de Sarah, qui était assise en tailleur au sol. Son amie lui passant des caresses dans le cheveux, tentant de la calmer, et à vrai dire, cela marcher. Un peu de douceur dans ce monde de brutes, un peu d’amitié, une belle amitié. Mary leva son visage pour être nez à nez avec Sarah. Les yeux dans les yeux. Elle lui sourit, et s’essuyas une larme tout en se repassant une mèche rebelle tomber devant ses yeux, une petite voix timide et hachée vint rompre ce silence …

Je suis désolée …

Elle but une gorgée d’une bouteille d’eau minérale qu’il y avait sur la petite table du salon, table au sol. Avant de reprendre …

Ca été une dure journée …

Un sourire très rapide, encore une fois timide et gêné vint se dessiner sur les lèvres de Mary avant que celle-ci ne repose sa tête sur la jambe de celle qui était désormais, a sang pour sur, sa meilleure amie et celle à qui elle pouvait tout dire …

Elle avait le chic pour lui faire décrocher un sourire. Elle avait le chic pour lui faire, à nouveau, briller cette pétillante lumière que Mary avait d’habitude dans ses yeux, elle avait le chic pour la réchauffer intérieurement, elle avait le chic pour la consoler, elle avait le chic pour la faire rire, pour la faire pleurer de joie, la faire se sentir forte et femme à la tête haute. Elle avait le chic pour être l’amie que Maria rêvait et dont elle avait énormément besoin.

Sarah, c’était elle, celle à qui elle pouvait tout dire, elle lui aurait bien volontiers fait une déclaration d’amitié, mais elle n’avait même pas la force, encore, de parler ou de dire quoi que ce soit. Par peur de paraître idiote, bien qu’elle sache pertinemment que face à Sarah, elle pouvait faire tomber le masque, chose qu’elle avait déjà fait plusieurs fois, mais il y’avait toujours des petites embuscades à parcourir avant que Mary ne se dévoile, c’était dans sa personnalité ^^ !

Et comme elle l’avait si bien dit, oui elles se connaissaient. Maria connaissait le houleux passé de sa coloc. La friction qu’elle avait instauré avec ses parents, ses problèmes avec les hommes, que Maria partageait aussi, bien que Sarah s’en soit pour le moment mieux sortie qu’elle, la partie maternité de leur vie également qui se ressemblaient beaucoup, c’était pour toutes ses raisons, et encore bien d’autre qu’elles étaient si proche l’une de l’autre et se comprenaient désormais par un simple regard. Une intonation ou autre … Jamais, ô grand jamais, Mary ne regretterait d’avoir proposé à Sarah d’emménager, depuis sa venue, la jeune infirmière avait été son rayon de soleil et avait égayé sa vie quotidienne !

Sarah apporta une énorme glace, typique mais tellement efficace ! Et oui, c’es ce que font souvent les filles quand elle déprime, hop une bonne grosse glace, une grosse cuillère et un film dramatique à vous faire pleurer pendant des heures ! La il n’y avait pas besoin de film à la TV, le film auquel Mary pensait était celui de sa vie, tout aussi tragique qu’une histoire d’amour qui finit mal, ou un avortement, un deuil ou autre …

Mary sourit, enfin, se relevant de son étreinte avec Sarah pour être assis en tailleur, comme sa copine, et plongeas la première la cuillère dans l’énorme glace, elle sourit de nouveau, plus dessiné cette fois ci, laissant apparaître sa dentition blanche sans reproche. Elle s’attacha les cheveux en queue de cheval, du moins, à ce qui l’en ressemblait le plus, et pouffa avant d’entamer la discussion …

Tu sais, j’ai bientôt 33 ans, j’ai encore la vie devant moi je sais. Mais je n’ai pas d’hommes dans ma vie, je peine à en trouver un et …

La voix grinça un peu, avant de bégayer un peu quelque mots …

Je ne serais sans doute jamais mère, et j’ai du mal à l’accepter, je ne conçois pas ma vie sans un petit bout de chou, c’est au dessus de mes forces, quel peut être mon autre but dans la vie si ce n’est celui d’élever un bébé mon sang, lui apprendre des choses, lui faire découvrir la vie, ses défauts, ses qualités, atouts, avantages … Je ne sais pas … En plus, avec la pression qu’il y’as en ce moment à l’hôpital, les interrogations sur mon départ pendant deux mois de certaines vieilles mégères, enfin, c’est pas ma soirée quoi …

Dernière phrase dite dans le blanc des yeux de Sarah, d’une manière un peu pathétique, genre je joue l’ironie et je fais la forte … Bon allez, une autre cuillère s’impose …