Une journée comme une autre ? [Libre]

Mahima arriva de bon matin aux Urgences. Dans les couloirs, il n'y avait pas grand monde, même personne ! Elle avançait mécaniquement, elle était épuisée car elle avait fait la fête la veille et n'avait pas beaucoup dormit. Elle avançait lentement, tout en se frottant les yeux pour se réveiller au maximum, elle avait déjà un café à la main mais visiblement la caféïne ne la réveillait pas vraiment. En arrivant aux Urgences, elle vit qu'il y avait beaucoup de patients qui attendaient.

Oh c'est pas vrai ! Il manquait plus que ça !

Elle finit son café d'une traite, lança le gobelet dans la poubelle la plus proche et remonta ses manches pour commencer sa journée. Elle était tellement fatiguée, qu'elle aurait voulu passer la tête sous le robinet d'eau bien froide pour pouvoir se réveiller. La douche chaude du matin, l'avait plutôt ramollit. Elle se retourna et quelqu'un la bouscula...

"Vous pourriez pas faire attention, non ?!!".

Jerry Mourne en lâcha son dossier qui vint s'éparpiller par terre en un bruit de papier froissé. Il grommela, poussant un long et profond soupir tandis qu'il rassemblait en vitesse les diverses fiches qu'il tenait précédemment entre les mains.

La soirée... ou plutôt, la nuit... n'avait pas été bonne en plus d'être longue. Le jeune homme n'avait cessé de papillonner, tâchant d'attraper un titulaire ou deux au passage afin de se présenter, et, peut-être, d'obtenir d'eux quelques renseignements quant aux usages dans cet hôpital. Et tout ce qu'on avait réussi à lui faire faire fut de recoudre une enfant qui, en voulant sauter niaisement dans les flaques, s'était écorché le genoux...

Le stress du surmenage s'était alors allié à la pression et à l'anxiété permanente exercés par les parents de la petite fille, dont une mère pleurnichant dans les bras de son époux, sanglotant des "elle va bien ? Est-ce qu'elle va bien ?".

Jerry, ayant répondu trois fois et calmement à cette maudite question, avait finalement été sauvé par une infirmière qui avait sorti le couple de là... Il avait donc soigné l'enfant sans problème, sans anicroche et l'avait rendu à ses parents... juste avant de ne subir les foudres de cette dinde d'infirmière, se trémoussant dans son gros corps tandis qu'elle balançait son gros doigt juste sous son nez.

"Et ne laissez plus jamais des parents traîner dans vos pattes, est-ce que c'est clair ?", pour finalement repousser le rideau de la petite chambre improvisée d'un geste ragueur et princier. Lessivé, Mourne n'avait même pas protesté.
Le reste de la nuit avait alors été très longue, s'étirant continuellement dans le temps, rendant les minutes et les secondes plus accablantes encore.

Il avait cependant trouvé le temps, à 6 heures du matin, de s'allonger quelques minutes dans la salle d'attente avait d'être aimablement mais fermement évacué par un vigile, lui faisant signifier qu'il prenait trois places à lui tout seul et que des gens attendaient pour s'asseoir. Jerry vida la place, maugréant tout en redressant le col de sa blouse et fourrant les mains dans ses poches.

Et, à présent, voici qu'une greluche de service venait de le percuter tandis qu'il s'était plongé dans le dossier d'un malade qu'un gentil titulaire avait bien voulu lui céder...
Vraiment, il y avait des jours où il valait mieux rester chez soi.

"Les Urgences sont déjà super encombrées sans qu'on y rajoute la maladresse des autres !".

Il resserra son dossier contre lui. Et afin de se donner plus d'importance, se raclant la gorge et la mine bien haute :

"Mais ça, c'est le portrait craché de ces chirurgiens qui travaillent dans ce service ! Pas une minute à eux et pas une seule pour leurs collègues de surcroît, je me trompe ?".

Ses lèvres coulissèrent en rictus cynique.

"C'est bien ce que je pensais... on devrait vous entraîner à garder votre self-control plutôt que de vous monter sur ressort !"

Pas qu'il eut une quelconque aversion envers les médecins urgentistes... toujours fut-il qu'il tentait de noyer le poisson tout en agréementant le tout d'une sauce censée lui prêter l'importance et le crédit qu'il n'avait pas...
Avec un peu de chance, cela passerait comme une lettre à la poste !

Mahima regarda le jeune homme de la tête aux pieds. Elle venait tout juste d'arriver et voilà qu'on commencait déjà à l'agresser... Mahi n'aimait pas vraiment ce genre de personne. Elle se baissa tout de même pour ramasser les dossiers du jeune homme, elle ramassa quelques feuilles et les lui tendit puis elle se releva.

Excusez-moi de vous avoir bousculer !

Elle regarda vaguement les Urgences autour d'elle, puis elle se dit enfin qu'il fallait qu'elle se mette au travail plutôt que de discuter avec des gens agressifs de bon matin. Elle n'avait encore jamais vu ce jeune homme, c'était certainement un nouveau ! Il continua de lui parler juste au moment où elle allait justement avancer pour ne pas rester en plein chemin. Mahima essaya de rester calme.

Les Urgences sont emcombrées tout les jours ! Et ce n'est pas parce que je suis un peu maladroite, que... oh et puis laissez tomber après tout !

Mahima détestait la façon qu'il avait de parler ! On aurait dit qu'il savait déjà tout. Il continua de parler.

Pourquoi avez-vous choisi ce service si vous le trouvez si désagréable que ça ?

Mahima le regarda une nouvelle fois et ne préféra pas répondre au jeune homme.