Retrouvailles... [pv Lila]

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"Il est 10h00 sur Radio Seattle, temps ensoleillé et température agréable. Bonne journée à tous! Et tout de suite un peu de bonne musique avec Where does the good go de Tegan & Sara."

L'animateur de la station de radio termina son annonce sur les premières notes de la chanson. Peter la connaissait bien c'était l'une de ses préférées, elle lui faisait penser à son ancienne petit amie. Après quelques secondes il tourna la clé et coupa le moteur de la voiture. Le jeune titulaire récupera ses affaires dans le coffre de la petite berline bleu nuit puis il se dirigea vers l'entrée principale du SGH. Comme l'animateur l'avait annoncé, le temps était plutôt clément et la journée s'annonçait bien. Il n'était pas en retard pour son rendez-vous avec le chef de service et avec un peu de chance il aurait peut-être le temps de déposer ses affaires dans le vestiaire. Quoiqu'un peu nerveux, le jeune homme s'avança vers l'accueil pour demander son chemin.

P: "Bonjour pourriez-vous m'ind..."

S: "La réunion des internes se trouvent au 2ème étage de l'aile ouest de l'hôpital. Prenez l'ascenceur de gauche, l'autre est en panne."

La standardiste lui avait coupé la parole et avait à peine levé le nez de son bureau d'accueil. Elle venait de le prendre pour un nouvel interne et pourtant avec son costume-cravate anthracite impeccable, sa saccoche de cuir contenant les quelques affaires qu'il avait eu besoin d'emmener et son air déterminé et sur de lui, il était loin d'être un interne de 1ère année.

P: "Je ne viens pas pour la réunion, je suis Peter Littleton, nouveau titulaire des Urgences. J'ai rendez-vous avec le chef du service, pouvez-vous m'indiquer où se trouve son bureau?"

S: "Je suis désolée Dr Littleton. Depuis ce matin je ne vois que des internes alors... Bref, Le bureau du Dr Webber est au 3ème étage, aile Est, ascenceur de gauche parce que..."

P: "l'ascenseur de droite est en panne? Oui je vous ai écouté. Bien je vous souhaite une bonne journée."

D'un pas tranquille Peter se dirigea vers les ascenceurs et appuya sur le bouton d'appel. Il n'avait pas imaginé être accueilli avec les honneurs ni même avec un cocktaïl mais pas non plus qu'on lui parlerait de cette façon. Enfin, à Chicago il avait connu aussi se genre de chose avec le personnel adminstratif du mémorial alors à quoi bon s'énerver pour rien surtour le 1er jour. Peter sentait monter au creux de son estomac le trac, comme s'il allait faire un discour devant 1000 personnes. Ce poste était pour lui une chance de travailler dans l'un des meilleurs hôpitaux de l'état et surtout de retrouver un personne chère à son coeur.

Il chassa cette pensée de son esprit, rajusta sa cravate, épousseta sa veste et accrocha sur son visage un sourire léger en voyant la porte de l'ascenceur s'ouvrir . Tout en réflechissant à ce qu'il allait dire au chef, Peter entra dans l'ascenceur avec d'autres personnes: médecins, infirmières, patients. Le titulaire s'intéressa aux différents papiers scotchés sur les parois. il y avait bien sûrs les mesures de sécurité en cas de panne, la liste des services mais aussi des affiches de colloques, de concerts, de congrès, des annonces pour des collocations ect...

Peu de personne semblait aller au 3ème étage aussi se retrouva-t-il être l'un des seuls dans l'ascenceur. A cette constatation il se mit tranquillement à siffloter la chanson de Tegan & Sara histoire de se détendre un peu. Peter tenta un léger coup d'oeil vers l'autre occupant de l'habitacle, il s'agissait apparamment d'une femme mais il n'avait pas la possibilité de voir son visage. Tout ce qu'il voyait c'était sa blouse blanche et ses longs cheveux bruns qui lui évoquèrent quelques souvenirs.

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Il devait sûrement être autour des 8 h du matin lorsque l'abominable son strident du réveil tira Lila du sommeil. Bien qu’elle sache que c’était peine perdue, elle enfonça sa tête sous son oreiller, espérant que le « bip bip bip »qui résonnait dans ses oreilles s’arrêterait de lui même. Au bout de deux minutes de ce bruit infernal, elle finit cependant par tendre la main pour éteindre l’appareil, puis elle se tira du lit avec paresse. Pour la titulaire, c’était une de ses journées où l’on n’a qu’une envie, c’est d’appeler notre employeur pour se faire porter pâle. Mais elle décida quand même d’affronter la dure réalité, et alla prendre une douche tiède pour se remettre les idées en place et se réveiller totalement. Une bonne vingtaine de minutes plus tard, elle sortit de la salle de bain, serviette enroulée autour du corps puis alla se changer dans sa chambre. Elle se sécha les cheveux, puis alla dans son armoire chercher un jean noir et d’un chemisier blanc pour s’habiller. Elle enfila une paire d’escarpins de couleur noire, puis se coiffa, laissant ses cheveux lâchés, comme d’habitude. Lorsqu’elle se jugea prête, elle fila en direction de la cuisine.

Elle prit alors un bol de céréale, s’affala sur le canapé et alluma la télé histoire de voir ce que le monde devenait depuis la veille. Comme elle s’y attendait, rien de bien réjouissant ne s’y passait. Que des histoires sordides qui ne la rendraient certainement pas de bonne humeur pour la journée. Surtout lorsqu’elle vit un flash info spécial qui parlait d’un grand carambolage ayant eu lieu à Chicago cette nuit. Lila poussa un juron, le pire c’est que de toute façon elle ne pouvait pas savoir si un de ses proches faisait parti des victimes, étant donné qu’elle avait coupé tout contact depuis maintenant un an. Elle éteignit la télé rageusement puis alla mettre son bol, quasiment plein, dans l’évier. Ce qu’elle avait vu venait de lui couper l’appétit et elle espérait que l’inquiétude ne lui plomberait pas la journée.

Enfin, elle chassa ces idées noires de son esprit, ou du moins elle essaya, descendit en vitesse les escaliers puis entra dans sa voiture, en évitant soigneusement d’allumer la radio au cas où ils reparleraient de l’accident. Elle esquissa son premier sourire de la journée en voyant que le soleil était au rendez vous. Ils devait être aux alentours de 9 heures 30 lorsque la brunette arriva enfin à l’hôpital. Elle alla directement à l’accueil histoire de savoir si il y avait des messages pour elle. La secrétaire, qui comme d’habitude était aussi aimable qu’une porte de prison, lui indiqua que Sophie Cohen, l’assistance sociale de l’hôpital, demandait à la voir aux alentours de 10 h dans son bureau. Sûrement pour discuter du cas de Claire Watson, une petite fille amenée récemment aux Urgences car elle portait de graves traces de coups sur le corps.

Lila alla donc dans les vestiaires, enfila sa blouse en prenant son temps, car aujourd’hui elle était en avance.De toute façon soit elle était en retard, soit en avance, jamais à l'heure, comme aimaient le lui rappeler l'ensemble de ses proches, enfin du moins ce qu'il en restait, à la moindre occasion. A 10 h 05, elle se dirigea vers l'ascenseur le plus près, et surtout vers un qui ne soit pas en panne. D'ordinaire, elle aimait prendre les escaliers, mais aujourd'hui, sans qu'elle puisse dire pourquoi, cela ne la tentait pas du tout .Peut être à cause de la fatigue qui pointait petit à petit le bout de son nez .

Elle entra donc dans l'ascenseur, rejointe rapidement par un flot de personnes. Sans s'y intéresser, elle plongea son regard dans le dossier de sa patiente, histoire de se remettre tout ça bien en mémoire avant d'aller discuter avec l'assistance sociale. Ses cheveux balayaient son visage ,si bien que l'on n'en distinguait plus les traits. Trop occupée à lire, elle ne remarqua même pas que l'ascenseur se vidait.

Un son de voix familier, même très familier, la tira cependant de ses pensées. Elle connaissait bien cet air de musique, même si elle n'arrivait plus du tout à s'en rappeler le titre, un peu comme si elle avait justement cherché à tout prix à le chasser de sa mémoire .Et puis surtout cette voix…elle l’aurait reconnue entre mille et se rappelait parfaitement de l’homme à qui elle appartenait, elle avait beau avoir tout fait pour l’oublier totalement, elle ne pouvait quand même pas ne plus se rappeler de ça. Elle repoussa une mèche de cheveux derrière son oreille, et jeta un coup d’œil derrière elle, sans savoir vraiment si elle voulait que ce soit lui ou pas. Non elle devait se tromper, la fatigue lui jouait un mauvais tour voilà tout. Elle constata rapidement que sa mémoire fonctionnait toujours aussi bien et manqua de faire tomber toutes les feuilles de son dossier sous la surprise .Se retournant totalement, elle s'appuya contre le mur, complètement désarçonnée.

-Toi…

Elle n'arrivait même plus à prononcer un seul malheureux mot de plus, c’en était désespérant la seule chose que Lila parvenait à faire c'était le fixer sans rien dire tandis que son cœur battait de plus en plus vite à mesure que le silence s'accentuait.

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Si l'ascenseur était tombé en chute libre, avait explosé ou tout autre catastrophe du genre cela n'aurait pas été pire. Bien sûr Peter s'attendait à voir Lila puisqu’il était venu la retrouver mais pas le premier jour, pas maintenant, pas sans s’être préparé. Lorsqu’il avait vu l’inconnue se tourner vers lui et prendre soudain les traits de son ex petite-amie. A la façon dont elle le regarda, dont elle prononça son nom il eut mal, il sentit une blessure se rouvrir. Son sang ne fit qu’un tour et tellement de questions se bousculaient dan sa tête. Il avait tellement de choses à lui dire, il voulait s’excuser pour ce qu’il avait fait, lui expliquer pourquoi mais rien de bien ne lui venait. Il se sentait complètement désarmé face à elle. La jeune femme le dévisageait interdite et un silence pesant s’installa entre eux jusqu’à ce que Peter brise l’infernal manque de mots.

« Bonjour Lila. Je ne m’attendais pas à te voir ici. Enfin… Tu… tu as l’air en forme. »

Banales et débiles voilà ce que Peter pensait des pauvres phrases qu’il venait de dire à celle qui avait partagée sa vie pendant 3ans. Vous dire qu’il commençait à sentir son rythme cardiaque augmenter, ses mains devenir moites ce ne serait qu’une petite partie de la vérité. L’homme essaya de prendre une certaine contenance pour ne pas montrer son trouble et la tension qui le parcourait peu à peu. Tous les souvenirs se mirent à affluer sans qu’il puisse les arrêter. Des images de leurs voyages, de leurs moments de tendresses mais aussi de leurs disputes. Mais c’est surtout le moment de leur séparation, enfin de son départ qui lui revint en tête en la regardant.

"J’ai essayé de t’appeler plusieurs fois après mon départ… je voulais m’excuser… Et puis j’ai apprit par James Kensington que tu étais partie à l'aventure."

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Lila restait inflexible, aucune expression n'animait son visage pourtant si souriant d'ordinaire.Ele se contentait de le regarder en silence, attendant qu'il veuille bien prononcer une quelconque parole.Qu'il lui explique sa présence ici, qu'il l'éclaire enfin sur la raison qui l'avait poussé à la quitter il y a un de cela, ou quelque chose comme ça...Elle sentait que Peter était mal à l'aise, et pas qu'un peu, mais cela lui était égal à cet instant précis, il pouvait bien l'être après ce qui s'était passé.

Elle gardait encore gravé en elle le souvenir de son départ.Ce matin là, en rentrant chez elle après sa garde de nuit, elle l'avait trouvé, assis sur une chaise du salon, avec toutes ses valides remplies et fermées à double tour à côté de lui.Et puis avec cet air déterminé qui indiquait toujours qu'on ne pourrait pas le faire changer d'avis fixé sur le visage, elle avait tout de suite senti qu'elle ne pourrait pas le retenir.A l'époque, Lila n'avait rien vu venir et cette rupture l'avait anéantie.La mort de sa petite nièce avait alors fait déborder le vase déja trop plein, quitter Chicago et même quitter le pays s'était ainsi imposé comme une évidence.

Peter brisa alors enfin le silence étouffant en lui servant quelques banalités, comme s'ils étaient deux vieux amis, perdus de vue depuis un bout de temps.Lila n'arrivait cependant toujours pas à lui parler, elle avait trop peur de dire quelque chose qu'elle regretterait ensuite pour cela.Il tenta alors à nouveau d'établir le contact, en abordant directement leur séparation.Cette fois ci la jeune femme ne pouvait pas rester de marbre, c'était trop dur de continuer à l'ignorer.Elle prit une inspiration puis se lança:

-T'excuser? Tu voulais vraiment t'excuser?!Et de quoi?De m'avoir brisé le coeur peut être?Et puis tu sais si je suis "partie à l'aventure"comme tu dis, c'était parce que plus rien ne me retenait à Chicago...

Lila se mordit alors la lèvre inférieure pour interrompre ce flots de paroles, elle esquiva alors le regard de Peter.Regardant un instant par tere, elle finit par reprendre la parole, la voix légèrement cassée.

-Pardon, je ne voulais pas m'énerver contre toi Peter...

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Est-ce que la colère et le chagrin que Peter perçut dans la voix brisée de Lila était justifiée? Bien sûr que oui! Le jeune médecin ne s'attendait pas à une autre réaction de sa part. Il l'avait blessé, lâchement abandonnée sans aucunes explications valables. Il ne lui avait pas avoué la vraie raison de son départ. Peter avait toujours eu du mal avec ses sentiments, il avait toujours eu peur d'être blessé ou abandonné par ceux qu'il aimait.

Ne t'excuse pas Lila. Tu as tout à fait raison de m'en vouloir et d'être en colère après ce que je t'ai fait. A ce moment là j'étais perdu, je ne savais plus où j'en étais. Ca n'excuse rien, ça ne pansera pas tes blessures mais je n'arrivais pas à te parler, à t'expliquer ce que je ressentais.

Peter lâcha un petit rire nerveux et essaya de trouver le regard de la jeune femme qui avait partagé sa vie pendant 3ans. Comment pouvait-il lui expliquer qu'il était venu ici pour elle, pour se faire pardonner et pour lui prouver que maintenant il ne ferait plus le con parce qu'il avait enfin comprit le pourquoi de sa fuite.

Toi tu étais si sûre de ce que serait notre vie, tu avais des projets pour nous, tu nous imaginais dans 10ans. Moi j'avais déjà du mal à savoir ce que je voulais pour le mois suivant. Je me sentais si peu à la hauteur de tes espérances...

Le voyage en ascenseur donnait l'impression de durer des heures tellement il y avait une ambiance pesante et électrique. Il n'aurait pas été bizarre de voir au-dessus de la tête des jeunes gens des petits nuages remplient d'éclairs. Peter aurait voulu faire un geste vers Lila mais il freina son envie de peur qu'elle ne se renferme encore plus et refuse toute discussion. Il passa une main sur son front puis dans ses cheveux toujours à la recherche d'un moyen de se sentir plus à l'aise mais c'était peine perdue.

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Lila ne s'y attendait pas, et pourtant elle se sentit incroyablement mieux une fois que Peter lui eut présenté ses excuses,c'était comme une sorte de soulagement. Cela lui faisait du bien de l'entendre reconnaître ses tords, même si évidemment ça ne réparait pas tout. Elle gardait cependant son regard obstinément fixé au sol qui prenait un intérêt incroyablement attractif à ce moment précis. Elle n'avait cependant pas besoin de le dévisager pour sentir que lui cherchait ses yeux et surtout elle sentait sa nervosité de là où elle était. Lila laissait ce dernier s'expliquer sans intervenir, elle ne voulait surtout pas le couper.

Peter lui dit alors que s'il était parti, c'était parce qu'elle lui avait mis trop de pression et qu'elle avait trop misé dans leur relation. Lila s'interrogeait. Est ce que c'était bien vrai? Elle avait vraiment été comme ça?Depuis la rupture, jamais à un seul moment elle ne s'était remise en question. Non elle s'était contenté de lui en vouloir à lui, aveuglément et sans vraiment chercher à comprendre la raison de son départ. Malgré tout elle ne pouvait pas s'empêcher de se dire que s'ils avaient été si proches que ça, il aurait réussi à lui confier ses doutes. Que s'il l'avait vraiment aimée, il ne serait pas parti et qu'aujourd'hui il inventait de fausses raisons à son départ.C'était plus fort qu'elle de penser ça. Elle finit par poser son regard sur lui à nouveau.

-J'étais vraiment comme ça?Je te faisais tellement peur que tu étais incapable de te confier à moi?Je sais que j'en attendais surement trop de toi, de nous...mais c'était une raison pour partir du jour au lendemain?

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En entendant Lila lui demander si elle lui avait fait peur, si c'était vraiment ça la raison de son départ, Peter sut qu'il devrait tôt ou tard lui la vérité. Que penserait-elle alors, qu'il avait été lâche, ridicule? Que si il avait osé lui dire ce qu'il ressentait rien de tout cela ne serait arrivé? Combien de fois il avait souhaité ne pas avoir fait ses valises. Combien de fois il s'en est voulu d'être parti en prétextant n'importe quoi? Et maintenant alors qu'il sentait son regard sur lui, Peter savait que rien ne serait comme avant.

"Je ne te reproche rien, tu as toujours eu plus de facilité pour t'exprimer et moi j'ai toujours eu du mal à dire ce que je pensais. Tu n'es fautive de rien, je suis seul responsable de mes actes. Si j'avais eu ta force, ton courage et cette confiance que je n'ai pas alors tout aurait été différent."

Au creux de son estomac, Peter sentit comme une boule douloureuse, il n'aimait pas se révéler aux autres et surtout pas à ceux qui comptaient pour lui. Il avait beau retourner dans sa tête la façon de dire les choses, de prendre des gants pour ne pas la blesser ou au contraire la contrarié, il n'y avait pas 36 manières de dire ses choses là. Peter ne pouvait s'empêcher de penser que Lila trouverait la raison de son départ ricidule et puéril mais voilà on ne contrôle pas pas tout et surtout pas ça.

"Lila... Peu de temps avant de partir, j'ai réalisé que tu comptais plus pour moi que je n'osais l'imaginer. J'ai eu tellement peur de te perdre, tellement peur à l'idée qu'un jour tu me quittes... que j'ai préféré partir avant que cela n'arrive. Je n'avais jamais eu l'habitude que l'on ai autant besoin de moi, que l'on ai envie d'être avec moi... que l'on m'aime aussi fort. J'ai été stupide et j'aurai du t'en parler mais je n'ai pas eu le cran, je n'ai pas eu le courage de mes sentiments."

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Au fur et à mesure que Lila écoutait Peter lui dire entre autres qu'elle n'était coupable de rien et lui lançer tout un tas de compliments, sa voix intérieure avait de crier que non elle n'était pas si forte que ça, que non pour elle non plus ce n'était pas simple de "se mettre à nu"surtout quand c'était c'était en face d'une personne qui comptait pour elle.Et puis surtout elle avait envie de lui avouer que elle aussi avait douté de lui, d'elle même,d'eux, ; et pas qu'un peu.Elle aussi s'était souvent demandé ce qu'il faisait avec elle et comment cela se faisait qu'ils soient encore ensemble après toutes ces années.Mais pourtant elle ne s'était pas enfuie, de peur de le regretter, de se réveiller un matin en se disant "Et si...?".Et puis elle n'aurait tout simplement pas été capable de le quitter en lui disant les yeux dans les yeux qu'elle ne voulait plus de lui dans sa vie.Parce que ça aurait été fait, terriblement faux.

Mais Peter fonctionnait différement; il avait préféré sacrifier leur relation, briser le coeur de Lila pour s'autopréserver.Est ce qu'au final ça avait fonctionné? Est ce que la bulle protectrice dans laquelle il avait choisi de s'enfermer l'avait vraiment empeché de souffrir?Des questions sans réponse que Lila brulait d'envie de lui poser.

Plus il se confiait à elle et plus un poids douloureux rendait son coeur plus lourd.Parce qu'elle était en train de penser qu'il n'arrivait à parvener à lui avouer tout ça que maintenant.Alors qu'ils étaient séparés depuis de longs mois.Pourquoi il n'arrivait à lui dire tout ça que maintenant, alors qu'elle était sortie de sa vie? Peut être parce qu'il ne lui restait plus rien à perdre justement, à part surement sa fierté.

A peine quelques secondes après qu'il eut terminé son discours, Lila entendit les portes de l'ascenseur s'ouvrir sur le 3 ème étage.Elle regarda le couloir vide qui s'étalait devant elle puis à nouveau Peter, ne sachant pas quoi dire ou quoi faire.Elle s'avança pour sortir puis se retourna, un vague sourire accroché à ses lèvres et les yeux tristes.

-Tu sais Peter...Cette Lila que tu dis avoir tant aimée, je ne la vois plus dans mon miroir le matin.J'ai changé, je suis plus cette fille tellement optimiste et pleine de confiance en l'avenir que tu a connue.Alors tu vois au fond, tu n'a peut être rien perdu, tu aurais surement fini par te lasser de moi avec le temps.