Tout commence dans l'ascenceur...ou presque. [ MARK ]

Lundi, 5h47, temps gris.
Premier jour d'internat pour Joy.
Humeur : stressée et agacée.

C'est bien connu : les études coutent cher. Et les études de médecine encore plus étant donné qu'elles sont longues. De ce fait, Joy habite toujours chez ses parents. Ca ne l'a dérangeait pas au début, elle restait dans sa chambre à travailler telle une acharnée. Mais imaginez vous vivre avec vos parents pendant plus de 20 ans ! Ca devenait lourd, pesant. Et ce qui se passa aujourd'hui fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase.
Joy avait peu dormit. Elle était stressée et le moindre bruit l'empêchait de fermer l'oeil. Prévenante, elle avait mis son réveil à sonner quatre heures avant son rendez-vous au Seattle Grace Hospital. Elle avait peur d'être en retard. Ses parents aussi.
Alors qu'elle avait enfin trouver le sommeil et que le réveil allait sonner dans un quart d'heure, Joy sentit une secousse. Elle ouvrit les paupières et aperçut le visage de sa mère en gros plan. La blonde crut rêver.
" Coucou chérie, j'ai cru bon de te réveiller en avance il ne faut pas que tu sois en retard aujourd'hui ! Le petit-déjeuner est servit, la salle de bain vide et dès que tu seras prête, ton père t'emmenera en voiture. Ah oui, Sharon est là ! "
Mais quel réveil ! Joy n'avait qu'une envie, crier, hurler jusqu'à devenir aphone. Elle n'avait plus quatre ans merde ! Elle n'avait pas besoin de tout ça. Elle était adulte. Et depuis quand ses parents, que dis-je, sa famille la soutenait ? Depuis petite ils se foutaient d'elle et de son ambition. Tu n'y arriveras jamais... se plaisaient-ils tous à dire.
Joy poussa sa mère et fonça dans la salle de bain. Elle prit une douche chaude, presque brûlante et resta une demi-heure sous l'eau. Elle n'avait pas envie de sortir et de manger avec ses parents et sa soeur aînée, brillante avocate qui la bassinerait de conseils alors qu'elle n'y connait absolument rien en médecine !
La future interne se décida enfin à sortir. Elle prit les vêtements qui lui tombèrent sous la main, c'est à dire un jean confortable, pas moulant, et un tee-shirt à manche longue gris. Elle se brossa négligeament les cheveux.
Y avait-il un autre moyen de sortir que la porte d'entrée. Elle pourrait se faufiler par les toits, bidouiller les fils de la voiture et s'enfuir loin de cette maison, loin de cette famille absurde.
Mais elle ne pouvait pas. Alors Joy se força à les rejoindre dans la salle à manger, d'un pas trainant. En la voyant, Sharon sa soeur poussa un cri d'épouvante.
" Tu ne vas pas y aller habillée comme ça quand même... Joy ! C'est ton premier jour, un peu de classe ne te ferais pas de mal.
- Bonjour Sharon. Contente de te voir moi aussi. Au oui c'est vrai, on porte des blouses à l'hopital !
- Oh non. Pas ces horribles trucs bleus. En plus sans vouloir te vexer, le bleu ne te va pas trop au teint... " répliqua Sharon.
Joy s'effondra sur une chaise. Elle prit son bol de céréales mais ne put se résoudre à avaler ne serait-ce que le contenu d'une cuillère. Son estomac était noué.
" Bon tu es au courant que je t'emmène ?
- Et moi je vous accompagne. Après papa me déposera au cabinet...
- Non ! Non ! ET NON ! S'il le faut j'irai en métro, en vélo ou même à pieds mais c'est bon. Vous trouvez pas ça déjà assez humiliant de vivre chez ses parents. Vous voulez m'emmener à mon premier vrai jour dans un vrai hopital comme une vulgaire lycéenne.
Vous cherchiez un cadeau à m'offrir. Une voiture ! Ou un appartement ! Parce qu'il est hors de question que je vive une seconde de plus avec vous ! "
Après cela Joy sortit de table. Le stress jouait beaucoup sur sa réaction, mais elle ne pouvait vraiment plus les supporter. Elle mettrait une annonce dès aujourd'hui. Sur internet, dans le journal, dans les commerces. Elle prendrait le premier colocataire venu.
La jeune femme profita du fait que ses parents soient choqués pour prendre ou plus exactement voler les clés de la voiture. Elle monta à bord du véhicule, alluma le contact et roula direction le Starbuck's Coffee le plus proche. Rien de tel qu'un bon café lorsqu'on a mal, vraiment mal commencer la journée.
Après avoir acheter son café, Joy fila à l'hopital. Elle était en avance, énormément en avance, les autres internes n'arriveraient pas avant 7 heures du matin mais tant pis.
Joy se gara sur le parking. Elle rangea les clés dans son sac et le mit sur son épaule. Son coeur battait la chamade au fur et à mesure qu'elle s'avançait et s'approchait près de l'entrée de l'hopital.
Pour les patients, tous les hôpitaux se ressemblent. Pas pour Joy.
Elle contempla donc les moindres détails du hall d'entrée, Joy était comme ça, elle faisait attention à tout. Et puis elle se dirigea vers l'ascenceur. Par chance, il arrivait en même temps qu'elle, Joy put rentrer sans problème.
Sauf qu'elle ne savait pas vraiment où aller. Elle avait oublié de regarder le panneau qui indiquait où se trouvait l'étage des urgences >.<.
Génée par la bretelle de son sac, Joy fit un mouvement circulaire de l'épaule ce qui le fit tomber. En se baissant pour le ramasser, Joy fit basculer sa tasse de café et renversa le liquide toujours chaud sur des chaussures au prix qu'elle imagineait exorbitant.
" Oh putain de merde."
Elle leva les yeux sur le propriétaire de ces jolies chaussures : un homme plus âgé qu'elle, séduisant à l'air très sûr de lui presque arrogant.
Elle se releva.
" Je veux dire hum... que je suis vraiment désolée. Je ne vous ai pas brûlé le pied j'espère ? "
Il y avait peu de chance vu la qualité de la matière de la chaussure. Sachez que Joy n'est pas du genre maladroite, mais aujourd'hui du moins, ce matin là, c'était vraiment mais vraiment pas son jour.
Joy ne rougissait pas. Elle avait l'impression d'être morte. Elle aurait voulut être morte. Pitié que ça ne soit pas le titulaire des Urgences. Pitié que ça ne soit pas un titulaire tout court. Pitié que ça ne soit pas un patient. Pitié que ça soit personne. Personne ! Faites que cet homme n'existe pas, qu'il soit sortit du fond de mon esprit, un fantasme.
Oui Joy avait la facheuse habitude de se parler à elle même.
Mais Mark ouvrit la bouche et parla, réduisant ses espoirs en miettes.