Le choix d'une femme. [Pv Sophie Cohen / Terminé]

Dernière édition par le Ven 28 Sep 2007, 4:32 pm, édité 1 fois

15 heures 30 …la journée s’étirait en longueur pour Maria. Jusqu’ici, elle était pratiquement venue pour rien au travail. Sa journée fut rythmée principalement par une réorganisation des dossiers des patients de l’hôpital. Certes, ce ne fut pas une tache facile, bien au contraire, mais Maria avait espéré mieux pour aujourd’hui, enfin, elle devait faire avec …

*Y’as des jours ou je ferais mieux de rester couchée*

Cette pensée la fit sourire, ce n’était absolument pas dans son caractère, elle était quelqu’un de très polyvalent, mais elle avait tout de même, comme ca, parfois des envies de fainéantise profonde …

Plongée dans ses dossiers, Maria posa la paume sa main contre son front, comme si elle était fatiguée et épuisée par une profonde fièvre ce qui n’étais pas le cas. Elle était absorbée par le dossier de Sophie Cohen … Cette jeune femme, fragile, douce et sensible qui était venu lui parler il y’as quelques temps de sa grossesse imprévue.

Maria se rappelais que Sophie ne voulait pas de cet enfant en premier lieu, elle avait brièvement abordé le sujet de l’avortement, mais mademoiselle Cohen était encore trop inapte à pouvoir aborder toutes les solutions envisageables.

Hasard et/ou coïncidence, on frappa à la porte de son bureau, et quand elle ouvrit … Sophie Cohen se tenait devant elle, souriante, fraiche … heureuse ?

Cela faisait maintenant, un peu prêt deux mois que Sophie était enceinte. Elle en avait parler à deux de ses amies collègues, Cléa et Anaïs, mais aussi au Dr Slaon un soir ou elle n'allait pas vraiment très bien. Et une des infirmière de cette hopital en avait été informé durant une consultation. Cette jeune femme venait voir Sophie pour trouver du réconfort... Et elles étaient tous les deux resorties de cette entretien heureuses...

Sophie avait été voir le Dr Montgomery il y a un peu moins de quinze jours, depuis ce rendez-vous, elle avait beaucoup réfléchie... Ensemble, elles avaient abordé l'avortement... Ce n'est pas un choix facile mais Sophie semblait prête à la faire. Elle ne voulait pas que son enfant n'est pas de père et elle ne se sentait pas capable d'être mère... Pas maintenant. Elle n'en avait même pas parler au membre de sa famille. Trop peur de leur réaction. Mais une chose était sûr, elle avait prit sa décison... Elle ne voulait pas garder le bébé.

Sophie ce jour là, décida de se rentre à l'hôpital vers 8h du matin, pour potasser un peu ses dossiers et vérifier un peu son courrier. Mais elle avait du mal... Vers 15h15, elle sortie de son bureau et se dirigea vers le service de maternité.

Arrivée, elle regarda partout, plusieurs femmes enceintes étaient là, des couples heureux, tristes, des enfants petits, grands,... Elle inspira un grand coup et se mit à marcher vers le bureau de Maria. Qaund elle se trouva devant la porte, elle toca...

La première impression de Maria était peut être la bonne. Du moins, elle espérait. Le visage de Sophie exprimait moins de peur, de doutes et de déprime qu’a l’accoutumée … En fait, elle paraissait vraiment plus posée et équilibrée. Maria en était sur, elle avait fait son choix. En tant que professionnelle du métier, quelque soit sa décision, Maria se devrait de l’accepter, son point de vue personnel ne devait absolument pas rentrer en compte.

Entrez Sophie.

Elles échangèrent une franche poignée de main, et les deux jeunes femmes prirent place chacune d’un coté du bureau. Maria prit un papier et un stylo, prête à noter quelques points importants de son entretient. Une petite habitude ou manie qu’elle avait prise avec le temps.

Alors comment allez-vous mademoiselle Cohen ?

Elle lui sourit, prête à entendre ce que la jeune femme avait à lui dire, elle n’était pas venue la voir pour rien, la discussion tournerait autour de son bébé... Qu’allait-il devenir ?

Maria ouvrit la porte, Sophie eu un frisson à cette instant mais dés qu'elle entra dans la pièce, elle se sentie tout de suite en sécurité. Elles échangèrent une poignée de main pour se dire bonjour. Le médecin et elle s'assirent en même temps.

Maria lui demanda comment elle allait. Sophie lui sourit et lui répondit :

- Euh... Je vais bien...

Sophie allait plutôt bien, elle avait en fait un peu peur de l'opération... Depuis toute petite, elle avait peur des blouses blanches... Cela lui donnait la chair de poule!

Sophie savait qu'elle était ici pour parler de son bébé et de sa décison qu'elle avait prit mais, bizarment... Elle avait beaucoup de mal à parler... Elle ouvrait sa bouche, les mots de sortaient pas... Pas de son... Elle inspira et expira deux fois... Puis se lança :

- Je... J'ai... Com... J'ai décidé... Je veux avorter... dit-elle soulagée...

Maria pu remarquer la brève hésitation de Sophie Cohen à se lancer et dévoiler enfin son choix personnel. La jeune femme semblait pourtant, bizarrement à la fois sure d’elle et hésitante. Pas vraiment perdue, mais disons qu’il devait être sans doute difficile de dire haut et fort ce qu’elle avait mûrement réfléchi et décidé pour l’avenir de son bébé.

A l’annonce, officielle, du désir d’avortement de la jeune femme, Maria ne laissa rien paraître, ni dégoût, soulagement, peine ou surprise. Professionnelle jusqu’au bout. A vrai dire, elle avait gardé espoir au plus profond d’elle et imaginer que Sophie puisse décider de garder l’enfant. Mais elle s’en doutait quelque peu, un pressentiment, l’instinct de femme qui sait ?

Elle n’était pas contre l’avortement du tout, au contraire, tant que celui-ci n’était pas abusif. Mais c’était une situation très délicate et particulière, il fallait savoir la gérer et en même temps s’occuper convenablement de son patient, qui faisait quelque chose de, souvent, bouleversant psychologiquement parlant.

D’accord.

Elle pris des notes, comme elle le fit d’habitude et revint poser ses yeux sur Sophie et reprit :

Vous en êtes bien sure ? Votre décision est mûrement réfléchie ? Dans ce cas précis, il ne faut absolument avoir aucun soupçon d’hésitations, de doutes ou de peur. Il faut être forte et assumer son choix. Ce que vous allait vivre va être une expérience, qui, je ne vous le cache pas, seras douloureuse psychologiquement … Une vraie claque si vous préférez. Il faut avoir des épaules solides et garder la tête haute, allez de l’avant.

Elle lui sourit, manière de la rassurer et de lui faire comprendre que son discours était légitime et purement professionnel.

Ne vous inquiétez pas, je serais là …

Elle se contenta de clore avec ses quelques mots qui voulaient tout dire, elle voyait bien dans le regard de Sophie que sa décision était prise, même si la jeune femme ne semblait pas « pour » l’avortement. Elle avait fait son choix, pour X raisons, elle l’assumait … Tant mieux !

Sophie s'enfonça dans la chaise pour mieux écouter Maria et ainsi pouvoir bien entendre tous les conseils et remarques qui allaient être dit durant cet entretien.

Elle se sentait beaucoup plus à l'aise de lui avoir donner son choix définitif pour l'enfant. C'était un soulagement... Mais elle savait que l'épreuve qui l'attendait n'allait pas être simple!

Elle en prit d'avantage conscience quand le Dr Montgomery en parla...

- J'ai longtemps réfléchi... Je suis sur de mon choix...

Elle avait eu tout de même un petit pincement au coeur en disant cela... Elle aurait aimé être soutenue... Par quelqu'un de sa famille. Mais elle n'osait leur dire... Elle n'y était pas prête!

- Je vous remercie d'être aussi compréhensive... Il y tellement peu de personne comme vous, dit elle en lui souriant!

Sophie était vraiment entre de bonnes mains! Maria était un très bon docteur, attentive, compréhensive, professionnelle... Toutes les qualitiés d'un exellent medecin!

Qu’il en soit ainsi !

Maria lança cette petite phrase armée d’un franc sourire, son but premier étant de rassurer sa patiente au maximum. Elle contempla le visage soudainement plus détendu de Sophie, sereine, comme libérée d’une pression qu’elle accumulait depuis quelques semaines.

Puis, Maria reprit, d’un ton plus grave, mais toujours aussi doux et explicatif :

Concernant l’avortement, je me dois de vous prévenir sur certains points.

Elle marqua une pause, attendant une validation de la part de Mademoiselle Cohen, cette dernier lui fit un signe de tête, elle pouvait continuer … Elle était prête à entendre les prévisions que Maria allait lui donner :

N’oubliez pas que l’avortement est un sujet à controverse. Tant du point de vue juridique, religieux ou encore philosophique. Le débat est vif, pour les uns, c’est un des primes crimes, le meurtre d’un être innocent et sans défense, pour les autres, c’est un droit, la libre disposition de son corps pour la femme. Tout ceci pour vous dire qu’il serait préférable que cette conversation, et l’opération que nous allons partager reste entre nous. Bien que vous soyez prête à le faire, je ne pense pas que vous puissiez imaginer les phénomènes que votre choix pourrait provoquer.

Elle lui sourit, et posa brièvement une main sur celle de Sophie, encore une fois, un geste instinctif, maternelle … Enfin amicale, la passion l’emportait souvent sur le professionnalisme dont elle devait faire preuve, mais tant pis, cela lui donnait une touche d’humanité en plus, comparé à d’autres médecins.

J’espère que vous n’avez rien de prévu pour les prochains jours qui vont venir, votre opération va se faire très tôt. Il est préférable évidemment, que nous enlevions le fœtus au plus vite. De manière à ne pas dépasser la date … dirais-je « limite ». Si vous voyiez ce que je veux dire.

Elle ouvrit un de ses tiroirs droit de son bureau et en sortit un petit agenda class noir et élégant, elle tourna quelques pages avant de tomber sur une date qui lui semblait idyllique !

Dans deux jours, dans la matinée. Vers 9h45. C’est bon ?

Elle avait déjà commencé à marquer le nom de Sophie sur la date correspondante avant même que la jeune femme n’eut le temps de lui répondre positivement. Il faut dire qu’elle n’avait pas vraiment le choix en fait….

Sophie fit signe de la tête pour que Maria finisse son explication sur l'avortement et les conséquences physiques et morales que cela pouvaient et allaient avoir!

Sophie l'écoutait attentivement et était de plus en plus rassurer. Elle n'avait pas le sentiment d'être seule malgré qu'elle n'avait pas sa famille pour la soutenir.

- Je n'ai pas l'intention de le crier... C'est déjà dur... Les personnes qui sont au courant le découvriront par eux-même que je ne souhaite pas garder l'enfant...

Sophie prit un instant pour réfléchir...

- Je le dirai éventuellement à mes deux ou trois amies proches... Mais après l'opération...

Elle ne voulait pas que quelqu'un vienne boulverser ses plans, qu'elle avait mit longtemps à les mettre en place dans sa tête. C'était déjà bien compliqué.

Maria prit son agenda, lui donna la date et l'heure de l'opération. Sophie n'eut pas le temps de dire quelque chose. Maria avait raison, il fallait aller vite. De tout façon, Sophie ne voulait pas attendre.

- Très bien!

Sophie sortie à son tour son petit carnet pour noter la date et l'heure.

Remarquant que Sophie ne broncha pas sur le fait que Maria lui imposait quelque peu la date d’opération, Maria lui sourit et ferma son petit agenda avant de le remettre dans le tiroir correspondant.

Bon, eh bien, tout est en règle, avez-vous d’autre questions Mademoiselle Cohen ?

Lui demandas t-elle pour se rassurer personnellement. En effet, elle ne voulait pas lâcher une patiente à l’abandon ainsi, l’opérer et faire comme ci de rien n’était … Maria suivrait Sophie Cohen avant l’opération, pendant et surtout après. Même si cela révélait plus de domaines psychologiques, Maria devait se charger de ses patients de A à Z, c’était sa façon de fonctionner.

Vous ne souffrirez pas physiquement. Ca ne prendras pas beaucoup du temps …

Elle avait une feuille blanche sur son bureau écrit d’haut en bas, qui concerné apparemment les avortements. Elle la lut vite fait, comme on dit familièrement « en diagonale ».

Que pourrais je vous dire d’autre …..

Elle se passa brièvement une main sur le menton et dans les cheveux, avant de remettre son attention sur Sophie.

C’est bon ?

Sophie sentait vraiment que Maria était prête à tout, qu'elle ne la laisserai pas tomber. Elle le voyait dans ses yeux, dans sa manière d'être avec elle. Cela la rassurait énormement.

- J'ai une petite question, dit-elle, Ou dois je me présenter pour l'opération et à quel heure?

Sophie ne s'étant jamais passer "sur le billard" comme on dit familièrement, elle ne savait se qu'il fallait faire. Sophie repensa à sa première opération de l'impindicite. Quelque chose de banale, mais elle qui a peur des blouses blanches, avait pleuré comme une madeleine, à vrai dire, elle n'avait que 8 ans. Cela est effrayant pour une petite fille de son age.

Elle écouta le médecin, qui lui expliqua ou et quand elle devait se présenter. Sophie enregistrait tout dans sa tête et nota deux informations. Puis elle rangea son calpin dans son sac à main.
Elle n'avait plus de question, elle était prête pour le grand jour.

Pour l’opération ? Elle se déroulera, je pense, s’il n’y a pas de problème dans le Bloc principal de l’hôpital, le bloc 1 si vous préférez. Pour l’heure, comme je vous ai dit, vers 9h30, l’opération commenceras normalement une heure après, voir moins. Selon mes disponibilités et ceux de mes collègues.

Finissant ses explications concrètes, brèves mais efficaces, elle se leva de sa chaise et se dirigeas en direction de la porte, ou Sophie l’attendait. Elles échangèrent de nouveau une franche poignée de main et Maria reprit d’un ton plus serein et posé :

Ne vous inquiétez pas, il ne devrait pas y avoir de contre temps. Tout se passeras bien. Bloc 1, 9h30, n’oubliez pas.

Elle lui sourit, et lui ouvrit la porte.

A bientôt.

Refermant la porte derrière elle, Maria pensa rapidement à cette discussion qu’elle venait d’avoir avec Sophie. Elle qui voulait avoir un enfant ne comprenait pas qu’on puisse ressentir le besoin d’avorter … Enfin plus maintenant. Le caractère et l’histoire de la jeune Sophie l’avait profondément émue et bouleversée. Elle n’avait jamais été contre l’idée d’avorter, mais elle était plutôt mitigée. Maintenant, elle était sure d’une chose, chaque femme avait le droit de décider ou non si elle devait devenir mère. Evidemment, il fallait faire attention aux cas critiques et à part, mais Sophie avait toute la vie devant elle, une situation de couple inexistante et ce bébé n’avait pas été conçu dans l’amour et l’harmonie idyllique. Malgré tout, il fallait s’avouer que c’était une bonne chose pour Mademoiselle Cohen de ne pas tomber enceinte si tôt …

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